1 600 milles, près de 3 000 km, en 5 étapes, de la côte d’Azur au fabuleux Bosphore en passant par les rives siciliennes, les Cyclades, la mer Egée, celle de Marmara… la Cap Istanbul est une course difficile, piégeuse mais c’est aussi un merveilleux voyage.
La difficulté majeure de ce parcours exceptionnel est l’incertitude météorologique. Difficile, en Méditerranée, de s’appuyer sur des prévisions fiables. Sur la belle bleue, les situations météo peuvent évoluer vite, très vite. Il y a les coups de vents aussi soudains que violents mais aussi les terribles calmes plats…
Et, plus subtiles, les couloirs de vent anarchiques qui jouent avec les nerfs des régatiers.
U ne épreuve magnifique et décalée
François Gabart : « La météo peut effectivement être aléatoire en Méditerranée mais nous sommes tous logés à la même enseigne. Certains n’aiment pas du tout cela, moi si ! Ces conditions changeantes, parfois dures, sont toujours intéressantes. Et puis, la Cap Istanbul est avant tout une course magnifique ! Il y a une ambiance décalée, on navigue dans des coins très beaux. Ce sera ma troisième participation : j’ai terminé 2nd en double il y a 3 ans, 3e en solo l’an dernier, toujours dans de très bonnes conditions météo… Je n’en ai que de bons souvenirs ! »
Eric Péron : « Nous recevrons des fichiers météo 2 à 3 fois par jour, ce sera un peu comme sur une Transat à la seule différence, de taille, que les effets de site sont très puissants et rapides là bas. Lorsque les conditions observées ne correspondront pas aux fichiers météo, il faudra se pencher sur la longue liste d’effets de côte recencés sur le parcours et adapter sa stratégie en fonction ! Plus que jamais, il faudra jouer jusqu’au bout. Tant que la ligne d’arrivée ne sera pas franchie, rien ne sera acquis ! »
Une attention de tous les instants, de l’audace mais pas trop, pendant plus de quatre semaines, les solitaires de la Cap Istanbul vont devoir s’accrocher à leurs convictions de régatiers expérimentés tout en s’adaptant en permanence aux caprices de la grande bleue. Un défi de taille d’autant que, pour certains, dont les Skippers Macif, l’enjeu de cette épreuve est double…
Un championnat dans la course
Parmi les 27 coureurs engagés sur cette troisième et dernière épreuve du Championnat de France de course au large en solitaire, certains ont une place d’honneur à accrocher au classement national. C’est le cas des Skippers Macif : François joue le podium, voire le titre national. Eric peut entrer dans le top cinq français.
François Gabart : « Je vais bien sûr avoir un oeil sur Gildas (Gildas Morvan, actuellement 2nd à trois points de François, ndr). Nous sommes quasiment à égalité avec Gildas car le résultat de la Cap Istanbul est pondéré du coefficient 4 : entre nous deux, cela va se jouer à une place ! Il y a aussi Erwan Tabarly pas loin derrière et puis Jeanne Grégoire… ça va être serré, mais si je peux être devant, je ne m’en priverais pas ! »
Eric Péron : « Ce classement national compte beaucoup ! C’est une belle motivation supplémentaire. Je suis 8ème pour le moment, il y a possibilité de gagner 2 voir 3 places… Si j’y arrive, ma saison 2010 serait vraiment très réussie, j’en serais très heureux, pour moi et pour la Macif ! »
Eric et François sont dans les starting-blocks, à Hyères, port de départ de cette Cap Istanbul 2010. Ils peaufinent leurs réglages, reprennent leurs marques à bord de leurs Figaro Bénéteau reconditionnés après la Solitaire du Figaro par leur préparateur Jimmy Le Baut.
Le départ de la Cap Istanbul est prévu le dimanche 19 septembre à 13h.
Classement provisoire après 2 épreuves du Championnat de France de course au large en solitaire 2010
1 - GABART François - SKIPPER MACIF 2010 - 40 points
2 - MORVAN Gildas - CERCLE VERT - 43 points
3 - TABARLY Erwan - NACARAT - 58 points
4 - ROUXEL Thomas - CREDIT MUTUEL DE BRETAGNE - 70 points
5 - DOUGUET Corentin - E.LECLERC MOBILE - 76 points
6 - GREGOIRE Jeanne - BANQUE POPULAIRE - 89 points
7 - DELAHAYE Fabien - PORT DE CAEN OUISTREHAM - 95 points
8 - PERON Eric - SKIPPER MACIF 2009 - 99 points
9 - LE CLEAC'H Armel - BRIT AIR - 109 points
10 - TREUSSART Ronan - LUFTHANSA - 111 points
Source : Eric Peron et François Gabart
