Crédit : J Vapillon / WOW Cap Istanbul
Toujours dans les bons coups
Un bon départ pour commencer une belle étape, rien de tel ! « Deux beaux départs consécutifs, c’est bon pour le moral. Dès la bouée de dégagement, j’étais dans le bon paquet, ensuite j’ai un peu tricoté avant de revenir dès le lendemain matin dans le top 3 » explique Jeanne, malgré tout déçue de manquer de si peu le podium et visiblement fatiguée. Il faut dire qu’une fois de plus, la météo a joué avec les nerfs des marins. Initialement prévu comme une étape très longue avec peu de vent, elle s’est finalement avérée extrêmement sportive. Glissades sous spi et bords de près, dans du vent modéré à soutenu, changement de voiles à répétition, la flotte n’aura eu aucun répit ! Les écarts très faibles au terme de la première étape n’aidant pas les marins à naviguer sereinement. « C’était encore une étape très riche, avec du près dans de la pétole et de la brise et du portant assez fort », précise la navigatrice.
Deuxième aux passages obligatoires des îles d’Anticythère et de Falkonera, les deux premières marques du parcours, la dernière nuit de course aura été éreintante : « J'ai eu de 2 à 31 nœuds de vent donc ça donne une idée du programme sur le pont. C’était assez chaud ! Et pourtant, j’ai pris un ris, sans mettre de solent, je m'en suis voulu pendant un moment et en fait c’était l’option parfaite sous le grain. J'étais sous toilée mais j’avançais super bien quand même. Cela aurait très bien pu ne pas passer du tout... c'était un gros coup de bol. Ça fait du bien de temps en temps ! »
Ne rien lâcher ! « J’étais surprise par moment, car derrière cela redistribué beaucoup. On a eu du portant super fort et j’étais sûre que les « gros bras » allaient revenir sur moi. Et bien, non ! J’ai tenu le coup. »
Un finish compliqué en mer Egée
Après s’être assuré une avance confortable dans la nuit de mardi à mercredi, le trio de tête a du cravacher dur pour contenir les assauts répétés de ses poursuivants. Dès le passage d’Anticythère, les écarts se sont sensiblement réduits chacun profitant ensuite d’un renforcement du vent à près de 30 nœuds. Mercredi après-midi marquait ainsi le début d’une incroyable course de vitesse vers la ligne d’arrivée en baie d’Athènes. A 20h00, Jeanne s’offrait le plaisir de mener la danse devant les 25 autres concurrents, « c’est bon moralement de se savoir en tête ! Après une petite période de transition, le vent est finalement monté à près de 30 nœuds au Nord-Est sur les 20 derniers milles. On naviguait sous génois, c’était un peu le vrac pour tout le monde car nous étions vraiment fatigués. Au dernier moment, je ne sais pas pourquoi, je me suis dit que cela allait passer à droite et pas du tout ! Je me suis battu avec Fabien Delahaye mais je ne savais même pas que c’était pour le podium. J’ai raté un virement, un de ceux que l’on ne loupe jamais. La fatigue aidant, je manque de peu la 3ème place sur ce coup là » regrette Jeanne.
« Athènes… mon rêve… »
Malgré le rythme effréné de ces trois jours de course, le skipper du Figaro Bénéteau Banque Populaire a tout de même profité des paysages exceptionnels qui l’ont accompagné tout au long de cette deuxième étape. « C’était une magnifique étape, l’arrivée en mer Egée est toujours un moment fabuleux même si j’étais assez fatiguée. Et cette nuit, c’était hyper compliqué sur le plan d’eau en baie d’Athènes, il y avait des lumières de toutes parts, c’était difficile de distinguer les concurrents avec en fond les lumières d’une grande ville ». Une arrivée à Athènes, Jeanne en rêvait, et dès aujourd’hui, la navigatrice va pouvoir profiter de cette belle escale : « Athènes ! Cela m’a toujours attiré… J’ai souvenir d’un voyage que j’avais fait avec l’école et je m’étais promis de revenir. Je n’ai pas encore vu l’Acropole, cela sera sûrement au programme de ma journée. »
Au classement général provisoire, le skipper de Banque Populaire prend la 6ème place à 34 minutes et 07 secondes de François Gabart nouveau leader. Il faudra désormais compter sur les étapes 3 et 4 pour faire la différence.
Cette arrivée, finalement beaucoup plus tôt que prévue, va permettre aux concurrents de s’offrir trois jours de repos complets avant d’attaquer la troisième étape qui les emmènera vers Didim en Turquie. Un sprint de 190 milles qui comptera plus que jamais pour le classement final. Décidemment, le cru 2010 de la WOW Cap Istanbul est déjà exceptionnel !
Source : Banque Populaire