Crédit : Courcoux Marmara / Le Figaro
Un golfe de Gascogne au plus court.
Avec un départ volé et réparé, Jérémie Beyou pointe en 44ème position peu après avoir quitté Gijon. Cinq heures après le départ, il fait une remontée fulgurante, puisqu’il pointe en 3ème position.
Idéalement placé au plus près de la route directe, il prend le leadership. Il maintient cette position dans la traversée du golfe de Gascogne, totalement maître de la situation dans une mer agitée et une ambiance humide, avec des rafales à 30 noeuds. Faisant le pari de la route la plus courte, il est pleinement conscient que ses concurrents, décalés en latéral dans l’Ouest, pourront bénéficier d’un meilleur angle du vent au passage de la prochaine marque, au large de Saint-Nazaire. Peu avant 23h, à la marque « SN1 » il est devancé par Armel le Cléac’h et François Gabart.
Trio infernal.
Sur toute la remontée des côtes de Bretagne sud, les trois leaders ne se lâchent pas d’une semelle, François Gabart et Jérémie se bagarrant la deuxième place. La moindre erreur de réglage, le mauvais choix de voile, la moindre inattention sont immédiatement sanctionnés par quelques dizièmes de mille. Une petite erreur de choix de voile coûte sa deuxième place à Jérémie dans le raz de Sein. Si Armel le Cléac’h les a distancés, Jérémie et François Gabart entrent dans le goulet de Brest bord à bord et se retrouvent arrêtés faute de vent … Jérémie Beyou franchit la ligne d’arrivée 23 minutes et 13 secondes après le vainqueur de l’étape.
Les affaires reprennent …
Au classement général provisoire avant jury, le skipper de BPI se recale en 5ème position à 1 heure 43 minutes et 49 secondes d’Armel le Cléac’h, vainqueur des deux premières étapes. Vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2005, vainqueur de deux étapes successives en 2009, Jérémie affiche clairement son objectif, remporter la Solitaire du Figaro pour la deuxième fois …
LES MOTS DE JEREMIE BEYOU
Le départ et le golfe de Gascogne : « Je savais qu’il fallait être devant dès le départ mais en partant de derrière, ça met un stress supplémentaire. J’étais bien dans mon schéma, les autres se sont un peu trop écartés de la route au début et j’en ai profité. Il y avait un gros écart latéral. Peu avant « SN1 » j’ai eu des problèmes de génois, l’étai creux a cassé, le solent est passé à l’eau. »
Une déception : « Je suis déçu parce que, successivement 1er au classement, je me disais : tiens, je ferais bien la même étape que l’an dernier ! » (Jérémie avait remporté la 2è étape ndlr)
La fatigue : « Je crois que j’ai tout donné. Il y a eu peu de repos. J’ai peut-être dormi un peu devant l’île de Groix au près ce matin. »
L’arrivée : « Je me suis retrouvé coincé, avec François, en arrivant dans le goulet de Brest. Armel partait devant avec du vent, les autres arrivaient à fond derrière et nous étions arrêtés !!! »
Armel le Cléac’h et François Gabart : « Ils ont très bien navigué, se sont recalés au bon moment, ont bien anticipé les fronts, ils ont bien navigué sous spi. Le chacal est en forme, la suite va être compliquée. Il a un peu de vitesse, est moins extrême dans ses options, il est serein. Son projet monocoque 60 fonctionne bien, il a un bon sponsor, c’est bien organisé et tout cela aide dans la vie d’un marin. Il a un grand talent et la petite dose de réussite en plus ! »
Objectif : « Mon objectif est d’être sur le podium au départ de la dernière étape. »
Source : Jérémie Beyou