Crédit : Courcoux Marmara / Le Figaro
« Jimmy a fait un boulot remarquable »
Tout au long de ces 4 jours d’escale, Jimmy n’a en effet pas chômé. Suite à l’échouage de François au départ de la 3e étape, il a travaillé 10 à 12 heures par jour pour changer l’aérien, remplacer un des deux safrans dont le bord d’attaque était « explosé » et délaminé, refaire le profil du bulbe, recoller les varangues déplacées... Hier soir, tout était rentré dans l’ordre pour le bateau de François. Aujourd’hui, il ne reste « plus qu’à » récupérer le spi d’Eric (déchiré) et réparer son étrave…« Ce n’est pas ma meilleure escale celle-là ! », s’amuse Jimmy, « mais c’est normal, cela fait partie du travail. L’important est que les skippers puissent être sereins et se reposer pour repartir en pleine forme sur des bateaux en bonne configuration. »
Organisation, expérience, souci du travail bien fait quelle que soit l’énergie à investir : il fonctionne comme ça le préparateur du team Skipper Macif, et avec le sourire en plus ! « François a proposé de m’aider, mais il en était hors de question. Chacun son boulot. L’important était qu’il puisse se reposer. Il y a une super ambiance entre nous trois, c’est du bonheur de travailler avec eux ! » " Jimmy a fait un boulot remarquable. C’est une personne clé dans l’équipe. J’ai une totale confiance en lui, grâce à cela j’ai pu récupérer et me reconcentrer sereinement sur la dernière étape. Je savais que je repartirai avec un bateau aussi performant que les autres », confirme François. Eric lui récupèrera son spi, réparé, ce soir, tournant ainsi la page sur le chapitre « avaries de l’étape 3 » !
L'ultime étape
Une fois encore, et peut-être plus que jamais, la moindre erreur pourrait coûter cher. La flotte devrait évoluer de façon assez groupée, dans une brise de 15 à 20 noeuds globalement établie, le courant en Manche devrait être faible et porteur… Une course de « petits chevaux » donc, sans rebondissements ? Non, pas vraiment, car de la tactique, il y en a toujours, comme le rappelle François Gabart : « on commence par du près, jusqu’au Fastnet : il y aura donc d’entrée de jeu de la stratégie. » Ensuite, « il y aura deux empannages à bien gérer », prévient Eric Péron. Et puis pour finir, bien sûr, le passage du Raz Blanchard : « jamais facile », commente le Skipper Macif 2010.
Le tout, principalement sous spi, sur fond de gris, de pluie, de vent parfois soutenu, de flotte probablement groupée, de trans-Manche aussi… Autant dire que ces 48 à 55 dernières heures de course, des heures décisives, s’annoncent bien vides de sommeil. Les cerveaux, concentrés, des compétiteurs vont être servis en adrénaline !... C’est là tout le piment de cette épreuve unique.
« Ça va jouer serré »
« J’adore la compétition, et c’est pour ça que j’adore la Solitaire du Figaro ! Aujourd’hui, je suis 2e, je peux encore, même si cela s’annonce très difficile, gagner la course comme finir 25e ! Rien n’est acquis et c’est ça qui est génial ! C’est pour ça que c’est une belle course. Plus c’est difficile et plus le résultat est beau », détaille François.
« Ça va jouer serré sur cette dernière étape. Il va falloir aller vite, bien gérer l’arrivée du front, qui devrait toucher la flotte au passage du Fastnet et nous accompagner ensuite jusqu’au bout. On va naviguer groupé… alors bien sûr, s’il y a des concurrents proches de moi au classement qui naviguent à vue, je serai attentif à leur trajectoire, mais sinon, comme pour les autres étapes, je ferai ma course », explique Eric.
La flotte des Figaro est attendue à partir de mercredi soir à Cherbourg, terme de cette édition 2010 de la « Solitaire ».
Jury
Le jury s’est réuni à Kinsale. Eric Péron a été pénalisé d’une minute pour un détail technique (un trou fait dans son tableau arrière destiné à faire passer un câble électrique, un peu plus gros qu’autorisé par la jauge).
François n’a pas pu demander « yacht lésé » pour la perte de son aérien car il aurait fallu pour cela qu’il porte réclamation, sur l’eau, au moment de la collision, au départ de l’étape 3, ce qu’il n’avait pas fait. « Je n’aime pas les procédures sur tapis vert. J’ai arrêté l’olympisme en grande partie à cause de cela. Si je dois gagner des points, je préfère que ce soit sur l’eau. Je me sentirai mal d’accrocher un podium grâce à une réclamation, je suis donc finalement très content de ne pas avoir pensé à réclamer au moment de l’accrochage ! », précise le skipper.
Source : Eric Peron
