ITW / Une paradoxale Solitaire du Figaro pour Nicolas Lunven (Vidéo)

Le nouveau skipper Generali clôt la 41ème édition de la Solitaire du Figaro à la 26ème position. Le tenant du titre de cette grande classique de la course au large abandonne sa couronne au profit d'Armel Le Cleac'h, brillant vainqueur. Malgré cette place, Nicolas Lunven aura été loin d'avoir démérité sur cette épreuve et paradoxalement aura réalisé une bonne « Solitaire ».

Crédit : Courcoux Marmara / Le Figaro

Le sort de Nicolas Lunven a été rapidement scellé sur cette course dont le classement général est effectué au cumul du temps réalisé sur les quatre étapes.

En effet, dès le premier acte entre Le Havre et Gijon (Espagne), le navigateur vannetais a déchiré son spinacker en deux au milieu du golfe de Gascogne alors qu'il était dans le peloton de tête. Une avarie qui a couté cher à Nicolas Lunven puisqu'au passage de la première ligne d'arrivée de cette manifestation vélique, il avait déjà plus de quatre heures de retard sur le leader. Un écart qu'il n'arrivera jamais à combler au fil des trois parcours suivants.

Mais le moins que l'on puisse dire est que le morbihannais, 27 ans, incarnation de la génération montante de la voile française avec François Gabart, Adrien Hardy ou encore Fabien Delahaye… aura tout tenté pour démontrer sa capacité à mener au mieux son Figaro Bénéteau 2.

Dès le départ de la deuxième étape entre Gijon et Brest, il était aux avant-postes, preuve de son obstination à bien figurer. Il termine finalement neuvième à Brest au terme d'une liaison usante mentalement et physiquement.

Et puis entre le Finistère et l'Irlande, théâtre de la troisième étape, Nicolas « lâchait les watts » à bord de son Generali. Ne dormant pas plus de 20 minutes sur l'ensemble de ce parcours express mené tambour battant à travers la Manche puis aux abords du Fastnet et dans le petit temps Irlandais, le tenant du titre côtoyait les hautes sphères des différents pointages communiqués. Une « molle » finale empêcha le valeureux marin d'accrocher le top 5 si désiré.


10ème en Irlande, pas de quoi démobiliser le nouveau skipper Generali… Lors d'une longue pause à Kinsale, Nicolas, sportif de haut niveau, se ressourça au maximum pendant que son préparateur, Mathieu Hacquebart, était, comme à son habitude aux petits soins du bateau aux couleurs de Generali. Une grande ballade en vélo sur les routes escarpées d'un pays qu'il adore, et Lunven, repartait au combat lundi à 14h00 pour le départ de l'ultime bataille entre Kinsale et Cherbourg. Eole était de la partie avec des rafales à plus de 30 nœuds par un vent de Sud-Ouest. Sous spinacker, grande voile d'avant ballon que l'on hisse au portatif, Generali filait à grande vitesse avec des pointes à 16 nœuds. Décalé au large pour la traversée de la mer celtique puis de la Manche, Nicolas perdait des places aux abords de l'île vierge, l'effet du courant jouant en faveur des cinq premiers. La dernière ligne droite voyait le navigateur s'accrocher pour finir à la 11ème position hier soir devant Cherbourg.

Trois questions à Nicolas Lunven

1) Comment analyses-tu ta Solitaire du Figaro 2010 ?
Malgré ma première étape et la déchirure de mon spi, c'est une satisfaction de terminer quasiment toujours dans le top 10 sur trois étapes (9,10 et 11). J'ai réussi à me battre, j'ai le niveau des meilleurs, j'ai la vitesse…
Par contre, j'ai le sentiment de ne pas avoir fait ma propre course et plutôt celle des autres. Je ne me suis pas assez lâché. Je n'étais pas à l'aise dans mes choix stratégiques et tactiques. Il m'a toujours manqué, contrairement à l'année dernière, un petit coup de pouce et un peu plus de feeling. Je pense qu'inconsciemment ma mésaventure de la première étape, a pesé sur le reste de mon épreuve. Même si tu te dis que tu peux gagner une étape, les quatre heures perdues sur le leader lors du premier acte, sont toujours dans un coin de ta tête.

2) Par rapport à 2009, quelle est ta progression ?
Ce qui est paradoxal, est de me dire que j'ai progressé alors que j'ai régressé au classement général. Mais, je pense, tout de même, gérer mieux mon sommeil. Je vais aussi plus vite à des allures où j'étais moins performant en 2009. Enfin, dans le tri des informations météos que nous avons, je me sens mieux. J'élimine plus vite les mauvais choix. C'est, peut être, l'expérience accumulée avec Jean le Cam sur la transat Concarneau / Saint-Barth.

3) Quelle est la suite des événements pour le skipper Generali ?
Je vais faire le vide. J'ai besoin de repos. Mais en même temps, j'ai hâte d'être au départ de la Cap Istanbul* à Hyères le 19 septembre, remettre le compteur à zéro.

* La Cap Istanbul débutera de Hyères le 19 septembre. Elle se court en cinq étapes méditerranéennes. L'arrivée est prévue le 13 octobre à Istanbul (Turquie). Cette compétition est la finale du Championnat de France de Course au Large.

Source : Nicolas Lunven