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Ils en rêvaient secrètement mais aucun n’osait l’envisager de peur de réveiller les oiseaux de mauvais augure. Mais à 24 heures du départ, il semble bien que la flotte devrait pouvoir bénéficier à nouveau d’une jolie cavalcade aux allures portantes jusqu’aux Sables d’Olonne. Seul revers de la médaille : les flux d’ouest amènent généralement leur bataillon de pluies et de bruines dans leur bagages et le retour risque d’être un peu plus humide que la descente sur Horta.
Des choix stratégiques d'emblée
Tout au moins, en théorie : car avant de goûter aux plaisirs de la glisse, les premiers milles promettent d’être diablement stratégiques. Faudra-t-il oser une route plein nord presque à la perpendiculaire de la route directe pour aller chercher les régimes perturbés d’ouest ? Faudra-t-il tenter de gagner dans l’est au risque de voir d’un coup les chevau-légers de la cavalerie du nord fondre sur la tête de flotte ? A priori, le départ de Horta risque de se donner dans des vents très faibles et bien malin qui pourrait aujourd’hui prédire avec certitude la trajectoire la plus adaptée. Il faudra faire preuve d’un certain sens de l’opportunisme, se fier à ses intuitions sachant la fragilité de certains modèles météos dans les conditions rencontrées au départ.
A l'ancienne ?
Alors que tout un chacun commence à compulser régulièrement les différents fichiers de vent, les cartes isobariques et cartes d’altitude, quelques concurrents ont profité des dernières heures de détente sur Horta pour aller observer les cachalots, dauphins tachetés et autres cétacés… Bernard Moitessier, dans La Longue Route relatait comment un banc de dauphins l’avait guidé en mer de Tasmanie, lui évitant le naufrage. Peut-être aura-t-il fait des émules chez des concurrents conquis par le ballet des mammifères marins au large des Açores… Dans ce cas, bien improbable malgré tout, ce serait un joli pied de nez à l’infaillibilité du progrès des technologies.
Source : Les Sables Les Açores