Crédit : JM Liot / TFV 2010
Service 24/24, 7/7. Du petit-déj au diner. A terre comme en mer. Mais comment font-ils ? A chaque équipe son cuistot, avec son matériel et son organisation. Tout commence dans le camion qui fait office de cuisine. Sylvie Trimarchi est le cordon-bleu officiel de Ville de Genève - Carrefour Prévention. Une vraie star, bien connue pour sa tarte au chocolat. Elle reconnaît être « bien lotie. J'ai une caravane prêtée et aménagée par la ville de Genève. C'est un petit studio : j'ai mon lit, il y a des placards, un frigo, un congélateur et une cuisine. Je crois que pas mal d'assistances sont jalouses de mon camion ! »
Il faut ensuite s'occuper des courses. « Je me suis fait un planning de Dunkerque à la Seyne-sur-Mer. Je sais ce que je vais leur faire chaque jour et ça facilite les achats, » explique Martin Pénicaud, cuisinier pour Team SOG - Safran. Un intendant gère le budget de cet équipage étudiant. Martin : « J'ai 3000 euros de budget pour la nourriture, pour douze personnes pendant un mois, soient à peu près dix euros par personne et par jour. Ce n'est pas énorme : certaines teams ont 8000 euros de budget. Mais on s'entraide entre équipes, on se prête ce qui nous manque. »
Après le shopping, la cuisine. C'est le rôle exclusif du cuistot, mais les équipiers restés à terre mettent parfois la main à la pâte. Le menu et les heures de repas s'adaptent à la compétition. « A terre, on s'organise en fonction de leur retour de nav - combien de manches ont-ils fait, est-ce que ça a été plus dur que d'habitude, ... » précise Martin. « En ralliement, c'est différent. L'avitaillement dépend de la durée de la course. Pour 24 heures, on prévoit trois repas et des collations. » Justement, qu'embarquent-ils dans leurs glacières et leurs sacs en partant en mer pour les longues étapes ? Certaines équipes emballent des plats chauds dans des boites isothermes. A bord de Team SOG - Safran, le repas classique lors d'un ravitaillement est « un sandwich ou une salade de pâtes, plus des gâteaux au chocolat, des gâteaux ''sport'', des barres céréalières et des riz au lait. Beaucoup d'eau, du coca pour les sucres rapides et quelques plaisirs : des bonbons ! » Du côté des Suisses, Sylvie a réfléchi à de nouveaux encas. « Les premières années, sur les ralliements, ils ne mangeaient que des sandwiches jambon-fromage. Ca me faisait de la peine pendant six semaines ! Nous avons modifié ça. Autant leur faire des calzones, des tortillas, des sandwiches variés - des trucs qui se mangent facile ! »
Sylvie essaye de « ne pas faire deux fois le même repas ». Elle me parle de cuisine « familiale, indienne, thaïlandaise ou marocaine. » Tout ça donne un peu faim ! Les coureurs se rendent-ils compte de leur chance ? « Les gars sont super contents, » affirme Martin. « Ils en ont un peu marre des salades, alors on va passer à autre chose. Je vais leur faire des tartes, des trucs comme ça. Mais apparemment, ils mangent bien ! »
Les marins adorent les blancs de poulet à l'estragon de Martin ou le poulet au miel de Sylvie. Je les envie depuis Dunkerque ! C'est vrai, les petits plats de ces cuisiniers de choc me font saliver. Pourtant, ce sont surtout eux qui en bavent ! « Il y a des aléas, comme les pannes d'électricité et de gaz. C'est petit, il n'y a pas d'eau courante, » ajoute Martin en rigolant. « Mais c'est ce qui fait le charme du Tour de France à la Voile ! »
Source : Tour Voile ( Agathe Armand / Effets Mer )