La Solitaire du Figaro / Les mots des marins au départ des pontons (Images)

Les 45 solitaires, Laurent Gouezigoux en tête, ont quitté vers 10h30 les quais du bassin Paul Vatine qui les retenaient depuis presque 10 jours dans la cité du Havre. Derniers mots échangés au moment de larguer les amarres et de prendre le départ, tout à l’heure à 14 heures, de la première étape en direction de l’Espagne.

Crédit : Courcoux-Marmara/Le Figaro

Karine Fauconnier (Eric Bompard cachemire) : « J’ai mis mes œillères »
« J’ai bien dormi, impeccable et puis bien réveillée ce matin, pas trop tôt. je suis un peu concentrée quand même, j’ai mis mes œillères ce matin. On regarde bien les évolutions de la météo parce que ce n’était pas très clair. Il faut s’assurer des meilleures infos de dernière minute pour affiner la stratégie. Pour la météo, je travaille avec Jean-Yves Bernot du Centre d’Entraînement de Port La Forêt et puis j’ai rappelé mon vieil ami Pierre Lasnier pour nous rappeler les bonnes années de Figaro lorsque j’avais commencé avec lui.
En Manche, on sera pas mal au contact avec les autres concurrents donc ce sera difficile d’aller dormir. Il y a les passages un peu chauds du raz Blanchard et de Guernesey, il y aura aussi les algues… Mais il faudra quand même trouver des petites plages de repos et avoir tous ses neurones pour le passage du Four avec plusieurs options possibles… »

Jonny Malbon (Artemis) : « Plus relax que l’année dernière »
« Je n’ai pas trop mal dormi même si je me suis réveillé plusieurs fois, je ne sais pas trop pourquoi, j’imagine que c’est le stress. Mais bon, comme je me suis couché tôt, j’ai eu assez de sommeil. Donc je suis Ok. Je suis bien plus relax que l’année dernière. J’étais très très nerveux l’année dernière. Mais bon, le moment du départ est toujours un peu difficile, tout ce qu’on veut, c’est partir et être sur l’eau pour pouvoir se concentrer. »


Crédit : Courcoux-Marmara/Le Figaro

Frédéric Duthil (Bbox Bouygues Telecom) : « des conditions favorables pour moi »
« J’ai passé une bonne dernière nuit avant ce départ d’étape qui ne sera pas si simple que ça par rapport à ce qu’il y a d’écrit sur le papier. Tout le problème sera de savoir quel bord tirer jusqu’à Barfleur et faire attention aux algues. Les conditions sont quand même hyper favorables pour moi physiquement (Fred s’est cassé le coude droit il y a quelques semaines et est toujours en phase de récupération, ndr) car c’est assez clément pour l’instant. Ca va peut-être me sauver un peu la mise sur le fait de pouvoir la terminer sans trop de mal. Je vais tout mettre en œuvre pour me préserver, être là à Gijón et essayer de récupérer au maximum pour la deuxième étape. »

Damien Guillou, bizuth (La Solidarité Mutualiste) : « J’ai réussi à débrancher »
« J’ai même mieux dormi que le nuit avant le prologue. Je n’ai pas pensé à la course, j’ai réussi à débrancher le cerveau hier soir en m’endormant ! Donc, ça va, je suis en forme. La première étape est un peu compliquée quand même. On sait qu’il va falloir faire gaffe à la toute la première partie qui est très importante. Mais ça va, je me sens bien, je ne suis pas si stressé que ça. On va partir avec peu de vent pour aller chercher la pointe de Cherbourg puis le raz Blanchard. Il y a des passages à niveau, donc il faut vraiment essayer d’être devant le paquet. Il ne faut pas faire d’erreur, pas prendre de risque, dès le début. Il ne faut pas passer avec du retard au raz Blanchard. Il faudra être dessus car c’est une zone dangereuse avec beaucoup de courant. En fait, il faudra être dessus au moins jusqu’à Guernesey. »
Crédit : Courcoux-Marmara/Le Figaro

Isabelle Joschke (Synergie) « Vers une nuit difficile »
« Il y a un peu de stress et surtout beaucoup de concentration. Avant de quitter le quai, il faut analyser rapidement les informations météo reçues ce matin. Le début d’étape s’annonce délicat, cela va demander pas mal de perspicacité et une fois en mer je bataillerai avec les autres, concentrée sur ma vitesse, et il faudra déjà savoir ce que je veux faire en terme de stratégie. Nous allons partir avec un vent d’Ouest-Nord Ouest pas très fort, de quoi tirer des bords dans la Baie de Seine. Nous arriverons à contre-courant pour le passage de Barfleur, puis nous franchirons cette nuit le raz Blanchard avant d’arriver au petit matin dans les îles anglo-normandes. Une nuit difficile donc, où il sera quasiment impossible de dormir car on naviguera dans des endroits dangereux, à raser les cailloux. Il faut me souhaiter bonne chance parce qu’il y a toujours une part de réussite. Je vais faire le travail mais quand les éléments sont avec vous, c’est plus facile. »

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Source : La Solitaire