Crédit : Courcoux-Marmara/Le Figaro
Se jauger sans enjeu, telle est la vertu du Prologue Suzuki. Pour les concurrents engagés dans cette 41e Solitaire du Figaro, ce parcours sans incidence pour le classement général représente l’ultime occasion de vérifier que les préparateurs des Figaro Bénéteau 2 ont bien travaillé, mais aussi de tester le niveau de la concurrence. Pour la première fois de l’année, les navigateurs se retrouveront à 45 sur une ligne de départ… ce qui n’est pas rien. Car même si certains coureurs font la fine bouche, prétextant quelques superstitions pour ne pas remporter cette régate d’ouverture, une grande majorité a tendance à se prendre au jeu, transformant le Prologue en vraie bataille de chiffonniers.
Dimanche, c’est un parcours banane (aller-retour dans l’axe du vent) en baie de Seine qui attend les solitaires. La zone de parcours sera située en face du cap de la Hève avec une arrivée décalée du côté de l’entrée du port du Havre. « Pour des raisons de marée, nous sommes sur un timing court, explique le Directeur de Course Jacques Caraës, il faut qu’à 16h30 les bateaux soient rentrés dans le bassin Paul Vatine ».
Crédit : Courcoux-Marmara/Le Figaro
La météo de cette mise en jambe ne sera pas violente. En revanche, tactique et stratégie pourraient être délicates avec un vent de sud-ouest le matin, tournant progressivement à l’ouest puis au nord-ouest au fil de la journée. Le vent - entre 8 et 13 nœuds -, restera modéré, tout comme l’état de la mer. Attention en revanche au courant qui peut dans le secteur atteindre les deux nœuds.
Les bateaux quitteront leurs amarres du quai Paul Vatine dès 9h30 pour une lente procession vers la zone de course qui durera une bonne heure…
Ils ont dit :
François Gabart (Skipper Macif 2010) : « C’est mon troisième Prologue de Solitaire et autant dire tout de suite que les histoires de superstition, je n’en ai pas grand-chose à faire. Si je peux le gagner, je ne me gênerai pas. C’est toujours bien le Prologue, ça permet de tout vérifier une dernière fois, de voir si toutes les petites vis tiennent bien, si l’électronique est OK. C’est un peu la répétition générale. Par rapport à l’année dernière, j’ai une année de Figaro en plus. On pourrait croire que ce n’est grand-chose, mais cela représente deux fois plus d’expérience. Cela me permet d’aborder les choses différemment. Je vais surtout essayer de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’en 2009... »
Anthony Marchand (Espoir Région Bretagne) : « J’avais un peu la pression en arrivant ici alors je suis rentré quelques jours à Lorient, je suis allé à la pêche, j’ai vu des amis, du coup je reviens plus décontracté. Mais c’est vrai que j’ai tendance à me mettre la pression, à penser avant chaque course que je vais finir dernier. Demain, le but est déjà de voir ce qu’est un départ à 45 bateaux. Je vais rester en mode opportuniste et pourquoi pas gagner ? Je ne suis pas superstitieux pour ce genre de choses, d’autant qu’il n’est pas à mon échelle de vouloir gagner La Solitaire. Mon objectif cette année, c’est le classement bizuth. »
Arthur Le Vaillant (Philia Promotion Immobilière), première participation et benjamin de la course : « Pour moi, ça va être un apprentissage total. Je ne suis jamais parti plus de quatre jours en mer tout seul, ce sera donc une super expérience. Il y a une concurrence formidable et naviguer contre tous ces champions, c’est toujours très intéressant. Je me suis surtout rendu compte que cela demande beaucoup de travail. Je ne m’attendais pas à bosser autant avant le départ. Je passe tout mon temps à préparer le bateau et je préfèrerais passer plus de temps à me préparer moi. On a un préparateur pour trois que nous partageons avec Yoann Richomme et Loïc Le Garrec qui sont aussi des bizuths. »
Source : La Solitaire