La Solitaire du Figaro / Bernard Stamm, un drôle de bizuth (ITW)

Sur 45 concurrents inscrits à la Solitaire du Figaro, 8 sont des bizuths et Bernard Stamm est l'un d'entre eux. Alors évidemment, c'est un curieux qualificatif quand on est à la tête d'un palmarès comme celui qu'affiche le skipper de Cheminées Poujoulat, avec, notamment, deux tours du monde victorieux et un trophée jules Verne. Mais c'est une réalité : Stamm est un nouveau venu sur ce circuit.

Crédit : TH Martinez


Penses-tu que La Solitaire manque à ton expérience de marin ?
«C’est une bonne école, c’est évident. Mais comme je n’avais pas dans l’idée de faire une « carrière » de skipper, je n’ai jamais eu non plus de « plan de carrière » avec les étapes obligatoires pour y parvenir

C’est souvent parce qu’un skipper les a fait rêver que les jeunes empruntent ce chemin, est ce que c’est ton cas ?
«Non, pas du tout. Ce n’est pas pour ça que je suis ici, au Havre. Rien, ni personne ne m’a dicté ce que je fais actuellement. Et j’aime faire les choses par moi-même, pas pour m’identifier à qui que ce soit, même si je suis plutôt fier de côtoyer certains d’entre eux ».

Qu’est ce que tu viens chercher sur cette course ?
«De l’expérience. Je ne viens pas chercher un classement, je me suis inscrit sur la Solitaire du Figaro pour régater. Je ne connais pas encore bien les manettes, j’apprends, je découvre et c’est passionnant».

Quand tu navigues en 60 pieds contre d’anciens Figaristes, est ce que tu sens qu’ils ont cette expérience qui te manque justement ?
«Absolument. Mais je reste persuadé que si tu vis 20 ans en haute mer, quand tu pars autour du Globe, tu sais à quoi t’attendre et tu as acquis autre chose de largement aussi important. La Solitaire n’est pas le seul chemin pour y parvenir».

La monotypie, c’est une nouveauté pour toi ?
«En solitaire oui, parce qu’il m’est arrivé de courir en Figaro en équipage. La monotypie change beaucoup les choses. C’est réellement le bonhomme qui fait la différence. Que ça marche ou pas, c’est toujours à toi que tu le dois. Et c’est intéressant parce que tout le monde est logé à la même enseigne. On utilise les règles de course pour aller au bon endroit, le plus vite possible. Tout est question de positionnement, de trajectoire. Tout ce que je ne connais pas bien justement. Un vrai bizuth quoi ! »

Demain, tu prendras le départ de la première étape. C’est un parcours que tu connais bien pour avoir participé à quatre Transat Jacques Vabre.
«Déjà, en étant ici, au Havre, j’ai l’impression d’être au départ de la Transat Jacques Vabre, en été et sur un plus petit bateau. C’est une belle étape que nous a concoctée l’ami Jacquot (Jacques Caraës, le directeur de course). Il ne va pas falloir se faire lâcher d’ici le Raz de Sein parce qu’après les écarts pourraient être calamiteux. Tu te prends une renverse et c’est une marée dans la vue. Et ce piège-là, on pourrait le connaître dès le passage de La Hague… Un plat indigeste en guise de hors d’œuvre. On va faire en sorte de ne pas avoir d’aigreurs d’estomac à Gijon… »

Le départ du Havre sera donné ce mardi 27 juillet à 14 heures ; Cap sur Gijon en Espagne, soit 515 milles de course sur un parcours débutant par de la navigation côtière et se poursuivant au large, dans le golfe de Gascogne. La flotte est attendue dans le port des Asturies le 30 juillet.

Source : Bernard Stamm