La Solitaire du Figaro / Adrien Hardy : « Le début de la course sera capital » (ITW)

C’est un Havre de paix qui est sur le pied de guerre : la ville normande, en pleine préparation, est depuis quelques jours un berceau à Figaro. Jusqu’au départ de la Solitaire le 27 juillet prochain, les badauds pourront visiter l’important village de course et les 45 bateaux engagés dans cette célèbre compétition. Parmi eux, Adrien Hardy, skipper d’AGIR Recouvrement, participe pour la troisième année à ce qui est considéré comme la plus difficile des confrontations en haute mer.

Crédit : J Vapillon

Tous les ans, presque mécaniquement, on égrène comme un chapelet la liste des skippers susceptible de remporter la course : Jérémie Beyou, Kito de Pavant, Eric Drouglazet, Fréderic Duthil, Yann Elies, Sébastien Josse, Armel Le Cléac’h, Nicolas Lunven, Gildas Morvan, Erwan Tabarly… Pour la 41e édition, le plateau sportif est une nouvelle fois extrêmement relevé : on dénombre cinq anciens vainqueurs et pas moins de 15 prétendants à la victoire…

Pourtant, au-delà de ces skippers qui ont de très nombreuses participations à leur actif, de jeunes espoirs visent mieux que les places d’honneurs : le top 10 ! Adrien Hardy fait partie de ceux-là, le skipper de 26 ans, à la fois modeste mais ne voulant pas faire de la figuration, sera un redoutable concurrent: « c’est ma troisième participation, je commence a mieux connaitre les épreuves. Et même si sur l’eau ce n’est jamais pareil, il n’y a pas une seule régate qui se ressemble, je maitrise mieux la préparation et le rythme de ce type de course. La Solitaire du Figaro est l’objectif de l’année, je n’ai pas de pression mais une envie de bien faire, surtout d’appliquer ce que j’ai appris cet hiver et pendant la transat AG2R. »

Dès le mois de janvier, le skipper d’AGIR Recouvrement était déjà sur la grande bleue pour perfectionner réglages et vitesse : « J’ai encore une fois beaucoup navigué, je suis de ceux qui ont le plus navigué en figaro, c’est a priori une bonne chose. Même si je reste jeune, je commence à avoir de l’expérience. » Un savoir-faire qu’il a acquit en particulier lors de sa spectaculaire victoire à l’automne 2009 en class 40 de la Solidaire du Chocolat : « Je me sers de cette victoire comme d’un bon souvenir, un moyen pour avoir confiance dans mes choix stratégiques et être à l’aise sur l’eau. »

Le marin nantais revient en détail sur les quatre étapes d’une course longue de 1717 miles : « La 1ere étape entre Le Havre et Gijón sera très importante mais aussi très intéressante. Elle me plait beaucoup, et me correspond bien : il y aura une large part de stratégie, des coups à faire dans les courants avec de forts coefficients de marée, il faudra y aller franchement et être sur de soi… un programme qui me plait ! » Longue de 515 milles, cette étape est la plus grande de toute : « il y aura une première partie entre Cherbourg et Brest dans les cailloux puis une 2nd partie entre Brest et Gijón où il y aura alors une course de vitesse pour cette traversé du Golfe de Gascogne. Le début de la course sera capital avec très peu de phases de repos. » La deuxième étape entre Gijón et Brest (418 miles) « est de même format que la première mais en beaucoup moins difficile : il y a une marque de parcours à Saint Nazaire puis on passera par Belle-Île, Groix et Les Glénans. Les étapes 2 et 3 – Brest-Kinsale (Irlande), 349 miles – sont assez classiques. En revanche, la dernière – Kinsale-Cherbourg (435 miles) – est assez longue et fatigante car au bout de trois étapes on est forcément fatigué, c’est là que les écarts vont se creuser. »

« Je rêve d’une place dans les dix premiers »
Question classement, le skipper d’AGIR Recouvrement ambitionne, tout en restant modeste, de figurer dans le prestigieux top 10 : « Je rêve d’une place dans les dix premiers, je pense que j’en ai les moyens, en tout cas je me suis donné les moyens. Il y a quelques jours, j’ai convoyé mon figaro entre Lorient et Le Havre, avec mon entraineur Tanguy Leglatin, cela a été très instructif et m’a permis de peaufiner certains points. Nous avons fait une bonne partie de la 1ere étape, ce qui nous a permis de repérer dans les cailloux certains passages importants. »

Lors de cette 41e édition les skippers s’arrêteront en France, en Espagne et en Irlande, et passeront par l'Atlantique, la Mer d'Irlande et la Manche. Le Havre, ville de départ, accueille pour la toute première fois La Solitaire du Figaro. Le célèbre bassin Paul Vatine et le port, coutumiers des départs des grandes courses, seront le théâtre d’un village animé du 20 au 27 juillet 2010. Ce jour-là, nombreux seront les supporters d’Adrien : « Comme d’habitude, il y aura beaucoup de monde au départ pour m’encourager, c’est très gratifiant… »

Source : Adrien Hardy (Rédaction : Quentin Hardy)