Crédit : Courcoux-Marmara/Le Figaro
Ton premier sentiment à l’arrivée de cette première étape ?
« Je suis super content ! Surtout d’avoir été dans le coup la plupart du temps, que ce soit sur le tour de Bretagne ou du Cotentin. J’ai fait des bêtises c’est sûr, mais aussi quelques bons coups qui m’ont bien remis dans le match à chaque fois. Ressortir de la pointe Bretagne en 3ème position, c’est un super sentiment surtout lorsque derrière on voit la meute de professionnels habitués au circuit. »
Tu finis ainsi premier bizuth, c’était ton objectif ?
« Oui, 1er bizuth de très peu : 14 minutes sur le 2ème et 17 minutes sur le 3ème. Par contre après pour le 4ème c’est une autre histoire je crois. Donc oui, premier bizuth de l’étape, c’est mon objectif sur cette solitaire. Le problème c’est que sur l’eau c’est difficile de marquer tout le monde car ça part tellement dans tous les sens que c’est impossible de planifier son jeu en fonction des concurrents bizuths. »
Tu t’es comporté comme un véritable attaquant tout au long de cette étape:
« Oui en effet…. et cela fait partie de mon tempérament de toutes façons mais il faut que je me calme là-dessus car un jour ça ne passera pas et je n’arriverais pas à rattraper. Ne bénéficiant pas du soutien d’un pôle, j’ai eu d’excellents conseils de la part de Charles Caudrelier (ancien vainqueur de la Solitaire) et d’Erwan Israel. Ils on été très bons et cela m’a beaucoup aidé, surtout pour me donner confiance sur mes choix déjà établis. Cela me permet de tenter des options qui peuvent paraitre risquées mais qui sont en fait très réfléchies. »
Et la gestion du sommeil et de l’alimentation sur ta première Solitaire ?
« Nickel, j’ai bien géré jusqu’à la dorsale. Je pensais qu’elle serait établie et en fait on devait régler toutes les 30 secondes. Je prévoyais de dormir après pour être frais pour la fin mais je n’ai quasiment pas réussi. Je m’allongeais en vrac dans le cockpit mais étais réveillé toutes les deux minutes et du coup sur la fin de l’étape je n’en pouvais plus. Je m’endormais complètement. Une fois que j’ai affalé le spi et passé sous génois, je me suis mis sous pilote et j’ai commencé à ranger le bateau pour pas m’endormir. A ce moment là je ne voyais pas encore les autres donc je ne savais pas que je pouvais finir dans les 10 premiers. J’entendais bien (à la VHF) que les arrivées ne s’enchainaient pas très vite alors j’espérais, et voilà ça se termine bien ! »
Tu arrives à finir devant Jérémie Beyou alors que tu étais à son contact dans la journée :
« En fait, je sors des Molènes devant lui. Il me dépasse dans la journée et je le repasse dans la nuit. Je pense qu’il s’est endormi. Et j’ai réussi à tenir devant. Je suis super content car c’est forcément une référence. Du coup on a discuté un moment et commencé à faire connaissance. Sans le savoir, il m’a bien aidé parce que pour les réglages, je ne suis pas encore calé. Lui et Gildas Morvan m’ont beaucoup guidé dans l’apprentissage du bateau ; indirectement on va dire car ils ne sont pas encore au courant (rires) ! »
Source : Yohann Richomme