Tour d'Espagne à la voile / Départ de la plus longue étape demain

Trois premières étapes comme des petites suites nerveuses et courtes ont permis aux concurrents de la Vuelta España de se mettre au diapason de la course. Vient maintenant le gros morceau, l’étape entre Sanxenxo et Calpe. Un morceau de bravoure qui promet quelques changements de rythme… et qui peut bousculer la hiérarchie puisque l’étape est doté d’un coefficient 2 et impose une porte de classement intermédiaire (coefficient 0,5) juste avant le détroit de Gibraltar.

© Maria Muiña / Vuelta a España a Vela

Il va falloir être particulièrement vigilant sur cette quatrième manche qui mènera la flotte de Galice jusqu’au port de Calpe, à proximité d’Alicante. Car si l’étape offre naturellement plusieurs transitions météorologiques, les conditions spécifiques qu’ils devraient rencontrer peuvent encore renforcer les contrastes…

Selon Marcel van Triest, routeur pour l’organisation, la flotte devrait en effet partir en bénéficiant d’un flux plutôt soutenu de secteur nord. Avec un premier dilemme à la clé : faire la route directe le long des côtes portugaises ou accepter de partir une trentaine de milles plus au large pour bénéficier d’un vent plus fort, plus régulier et d’une houle formée de nord propice à de longs départs au surf.


Si cette première partie d’étape devrait être menée sur un rythme allègre, la suite du programme promet d’être autrement plus complexe. Orientation des vents au secteur est puis affaiblissement général du régime de vent vont rendre la progression vers Gibraltar lente et complexe. Attention aux pièges que peuvent constituer certaines baies où l’on a vu plus d’une fois, un voilier se faire piéger par des bulles sans vent. Il faudra ensuite passer le détroit de Gibraltar, puis entamer une longue remontée le long des côtes espagnoles dans des vents évanescents. Finesse de barre et solidité des nerfs seront alors deux atouts majeurs dans la quête de la victoire.

A noter le renfort pour les deux champions du monde de 49er, Iker Martinez et Xabi Fernandez d’un certain Michel Desjoyeaux qui voudra démontrer que Movistar est toujours aussi performant face à la concurrence. A la veille de cette étape décisive pour le classement final, les deux éclaireurs français résisteront-ils aux coups de boutoir de l’armada espagnole ? Réponse jeudi prochain, voire vendredi suivant les caprices du vent…

© Maria Muiña / Vuelta a España a Vela

Marc Guillemot (Safran) fait un point sur cette première semaine de course :
Sur son équipage : « Je crois que l’on dispose d’une bonne alchimie. Avec Charles (Caudrelier), on commence à bien se connaître et c’est un garçon vraiment précieux. Excellent navigateur, grand stratège, c’est aussi un marin d’une grande solidité. C’était une évidence pour moi de lui proposer d’embarquer. César Dohy a conçu les voiles du bateau ; il est donc particulièrement qualifié pour nous donner les clés de la vitesse. Loïc Lingois, en tant que boat captain connaît Safran dans ses moindres détails. Enfin, nous avons embarqué Sébastien Audigane qui est un excellent navigateur et qui connaît bien le bateau pour avoir navigué avec nous, de même que sur le bateau de Kito de Pavant qui a quelques airs de famille. Comme de plus, c’est un équipier particulièrement agréable à vivre et intéressant… »

Sur le bateau : « On a bien travaillé cet hiver. On avait deux gros dossiers : la chasse au poids et l’optimisation des pilotes automatiques. Pour ce qui est de la chasse au poids, on est conforme aux objectifs que l’on s’était donnés à l’arrivée du dernier Vendée Globe. Le bateau a gagné en performances. Concernant les pilotes, le Tour d’Espagne n’est pas le test le plus adapté vu que l’on navigue en équipage ! On vérifiera plus tard, la validité des choix engagés. De toutes façons, sur ce genre de dossier, on n’a jamais vraiment fini de travailler : il y aura toujours du poids à perdre ou mieux répartir, comme on sera toujours à l’affut d’une meilleure précision et réactivité de nos pilotes. C’est aussi ce qui fait le charme de ce sport… »

Sur l’avantage de Safran : « Tout d’abord, ça peut changer rapidement. Maintenant, on dispose d’un bateau que l’on a pu optimiser en continuité depuis le Vendée Globe. On est en perpétuel développement sur un support que l’on commence à vraiment bien connaître. Ajouté à cela, pas mal de journées d’entraînement en commun et l’on dispose d’un petit avantage sur les autres. PRB et l’équipage de Vincent Riou sont encore en phase de découverte. Pour les équipages espagnols, il leur a fallu assurer la transition avec les anciens propriétaires. Cette rupture dans la continuité des actions fait qu’ils ont fatalement un peu de retard. Mais, si on est ici, c’est bien parce qu’on les prend au sérieux. Ils n’ont pas fini de monter en puissance et ils font preuve d’une belle combativité."

Sur la Vuelta España : « On est vraiment heureux d’être ici. Il fait beau, on navigue dans des paysages magnifiques, et sur le plan de l’organisation, nos amis espagnols n’ont rien à envier à bien des courses françaises. C’est fluide, avec un mélange vraiment réussi de sérieux et décontraction. »

Classement général de la Vuelta a España a Vela
1ère Safran, Marc Guillemot, FRA, 4,5 (1+2+0,5+1)
2ème PRB, Vincent Riou, FRA, 6 (2+1+1+2)
3ème W Hotels-Nova Bocana, P.Rivero/ A.Piris, ESP, 12,5 (4+4+1,5+3)
4ème Movistar, I.Martínez/ X.Fernández, ESP, 14,5 (3+3+2,5+6)
5ème Estrella Damm, P.Ribes / A.Pella, ESP, 16 (5+5+2+4)
6ème GAES Centros Auditivos, D.Caffari / A.Corbella, GBR/ESP, 20 (6+6+3+5)
7ème Central Lechera Asturiana, J.Merediz / F.Palacio, ESP, 24,5 (7+7+3,5+7)
8ème Pakea Bizkaia, J.Mumbrú / C.Sanmarti, ESP, 28 (8+8+4+8)

Source : Vuelta Espana a Vela