Imoca / Safran joue l’Espagne

Pour la première fois dans l’histoire de la classe, les 60 pieds IMOCA vont faire le tour d’Espagne complet, en six étapes. Ce rendez-vous, Marc Guillemot le considère comme un excellent galop d’essai avant la prochaine Route du Rhum. C’est aussi l’occasion de valider certains choix techniques mis en œuvre pendant le chantier d’hiver. Safran appareillera le samedi 12 juin, de Hondarribia (Pays Basque espagnol), et achèvera sa course à la fin du mois, à Barcelone, après avoir parcouru 1 730 milles.

Crédit : Vuelta Espana Vela

Si le Grand Prix de Douarnenez, au début du mois de mai, a été pour Marc Guillemot « une bonne mise en route », ce départ qui s’annonce « marque vraiment l’ouverture de la saison 2010. Cette nouvelle compétition va nous permettre d’optimiser notre préparation pour la Route du Rhum qui est l’objectif principal de l’année ».

Un convoyage paisible
Parti le 6 juin dans l’après-midi, l’équipage de Safran composé de Loïc Lingois, Thierry Brault et Erwan Conan a bénéficié au départ d’excellentes conditions météo : « un vent d’ouest assez soutenu, des conditions idéales pour une belle glissade… », raconte Loïc Lingois. Mais le petit temps faisant son apparition à l’ouverture de l’estuaire de la Gironde, l’équipage a dû composer entre recherche des petits airs et navigation au moteur… Après trois jours de navigation paisible, le grand monocoque gris et orange est arrivé au port de Hondarribia (nom basque de Fontarrabie), point de départ de la course. Safran a pris place à côté du nouveau PRB (Vincent Riou), conçu par les mêmes architectes et issu du même moule de coque : « On s’est déjà rencontré à Douarnenez et l’on a vu une partie de son potentiel. Sur le papier, c’est bien sûr notre plus dangereux adversaire, mais les Espagnols ne vont pas se laisser faire », souligne Marc Guillemot.

L’Armada ibérique
Ils seront huit 60 pieds sur la ligne de départ, dont six battant pavillon espagnol. Depuis le Vendée Globe 2008-2009, les marins espagnols, soutenus par la ville de Barcelone et la région de la Catalogne, s’investissent de plus en plus dans le circuit IMOCA, participant ainsi à son internationalisation. « Les Espagnols sont de très bons régatiers, avec des expériences croisées entre l’olympisme, la Coupe de l’America ou bien encore la Volvo Ocean Race. Et comme c’est une course avec des étapes parfois très courtes, la vitesse intrinsèque des bateaux ne suffira pas à assurer une bonne place. Il y aura du jeu, cela va être très intéressant et c’est pour cela que nous sommes sur cette épreuve avec Safran ».

Cinq hommes dans un bateau
La Vuelta a España a Vela compte six étapes, dont cinq sprints de parfois moins de 100 milles. La seule longue manche sera celle disputée entre les régions de Galice et d’Alicante, avec le détroit de Gibraltar à franchir. Les cinq hommes du bord sont parés. « On se connaît tous parfaitement et sur ce type de parcours, il n’y aura pas de quarts d’instaurés. La marche du bateau prime. J’embarque avec des navigateurs d’expérience ; chacun saura quand s’octroyer des périodes de repos. Mais si jamais j’en vois un qui n’a rien à faire sur le pont, je n’hésiterai pas à l’envoyer se coucher. De toutes les façons je serais étonné que cela se produise », prévient Marc absorbé par ses fichiers météo. A trois jours du départ, celle-ci s’annonce clémente pour parcourir les 90 milles de la première étape qui mènera la flotte à Santander. « Il devrait y avoir un faible flux de secteur nord, on devrait arriver à la tombée de la nuit ou même de nuit », analyse le skipper de Safran.

Source : Mille et une vagues / Safran