Crédit photos : Gildas Hémon
Au Four avant 18h30
Concentrés sur la tactique rapprochée, les équipages vérifient leurs réglages, prennent leurs marques. Ça y est, ils sont dedans. Toute leur énergie est désormais, et pour quatre jours et quatre nuits, au moins, focalisée sur deux choses : la marche du bateau et la stratégie.
Premier objectif, la sortie de la Baie de Douarnenez. Souvent déterminante. « La première chose est de réussir la traversée de la Baie de Douarnenez », précise Bertrand Delesne (Raging Bull) afin d’appréhender au mieux ensuite le passage du Chenal du Four : « ce passage est moins délicat à négocier que le Raz de Sein, mais les concurrents devront quand même tenter de le franchir avant la renverse du courant, à 18h30 ce soir, sous peine de devoir lutter à la fois contre vent et courant », note Jean-Jacques Quéré de la direction de course.
Dans le rail cette nuit
Ensuite, la flotte s’attaquera en début de nuit à la traversée de la Manche, synonyme de traversée du rail d’Ouessant et de son intense trafic de cargos, tonnes d’acier flottant, fonçant jusqu'à 27 nœuds, de jour comme de nuit, surtout de nuit… Veille et vigilance permanente seront de rigueur.
C’est aussi à ce moment là que le vent va commencer à se renforcer, la température à chuter, le ciel à se charger de nuages…
Qui va piano va sano, qui va sano va au Fastnet !
Les 20 nœuds de vent moyen annoncés hier ont en effet été revus à la hausse ce dimanche matin. Les phénomènes météo fluctuent rapidement, surtout en Manche.
La première nuit de course et toute la journée de lundi s’annoncent musclées. « À partir de ce soir 23h et jusqu’à lundi minuit, sera une période critique pour les coureurs. Ils devront être vigilants et ménager leur matériel », prévoit Jean-Jacques Quéré en charge de la météo pour la direction de course.
Oui mais… comment ménager sa monture lorsque l’on est en course ? D’autant qu’il y a fort à parier que les premiers à tirer leur épingle du jeu en Manche seront des duos parfaitement aguerris. Des équipages à qui 25 à 30 nœuds de vent, même ponctués de grains parfois violents et de rafales, ne fait pas peur, au contraire…
Reste que la voile est aussi un sport mécanique et que ces petits bolides high-tech de 6,50m présentent parfois des points de faiblesse. Mais ça aussi, les ministes le savent très bien. Et ils feront avec, autant que possible.
Aller vite sans trop tirer sur la ficelle, sera donc l’une des clés de ces premières 24 heures de course. Les duos devront aussi être attentifs à ne pas se mettre dans le rouge dès la première nuit. Après la Manche, viendra la Mer d’Irlande, puis le contournement du Fastnet avant de redescendre vers la Bretagne, la route est longue…
Source : Mini Fastnet