Carnet de Bord / Thomas Coville "fait le fainéant" (Vidéo)

Je vais bientôt quitter le régime des alizés pour retrouver notre bonne vieille autoroute des régimes perturbés d'Atlantique Nord en contournant l'anticyclone des Açores par le Nord.
Cette nuit, ça allait tout seul sous la Lune qui décroit déjà. Le bateau était bien calé entre 27 et 30 nœuds selon les vagues (sans foil de ce côté que nous recevons à notre arrivée). J'ai dormi presque tout du long, en mettant le réveil toutes les 30 minutes. Je levais un œil, retournait la molette du réveil et c'était reparti. Quel bonheur ! Je me suis levé vers 4 heures (locales), réveillé par un grain de pluie un peu violent et il faisait frais dehors, c'était bon. Je le ressens déjà, la chaleur n'est plus aussi étouffante et l'air se rafraichit nettement la nuit.


Maintenant, je jongle avec les grains et mon radar les scrute pour moi à l'horizon. Leurs grandes franges qui tombent jusque dans l'eau m'indiquent leur humeur et leur couleur me donne une idée de leur agressivité. Chaque nuage ponctue et agit sur l'instant de ma vie ici, qui ne tient qu'à eux. Je regarde en l'air la moitié du temps et cherche à lire ce ciel qui joue de moi.

Je suis en ce moment sur un flotteur, le bateau monte haut et la coque centrale sort légèrement de l'eau. Le bruissement de l'eau sur celle-ci cesse alors et le silence qui suit est magique.
Source : Sodebo