A son retour du tour du monde en solitaire en janvier 2009, le skipper avait, comme à son habitude, noirci un carnet de notes. Reste qu’il fallait faire le tri entre les vraies bonnes idées et les autres. L’objectif étant pour Thomas d’alléger le bateau et de le rendre encore plus véloce pour la Route du Rhum (octobre/novembre 2010) mais aussi pour la nouvelle tentative de record autour du monde en solo qu’il tentera cet hiver, dès le retour de Guadeloupe.
Crédit : Sodeb'O
Une année qui s’annonce chargée pour le Maxi Trimaran et son skipper autour de deux exercices de style très différents dont un sprint. Si pour lui, c’est une chose d’être l’homme le plus rapide en solitaire sur l’Atlantique nord, rien ne sert de se présenter sur la ligne de départ de la Route du Rhum ou de se lancer dans une nouvelle tentative de tour du monde sans nouvelles armes. Les armes en question, c’est du gain de poids bien sûr, mais aussi et surtout des foils qui devraient permettre à l’engin de 32 mètres et trois coques de gagner 5 à 7% de vitesse sur l’eau « si bien sûr les valeurs théoriques se réalisent, cette nouvelle configuration nous permettrait de passer sous la barre des 57 jours sur un tour du monde en solitaire ! » expliquait Thomas Coville, ce matin, quelques heures après la mise à l’eau. « Les foils vont nous permettre d’être moins archimédien, plus aérien. On devait avoir la culture du bateau pour « maturer » cette évolution. Le bateau va passer dans une autre ère. Il va voler. Avec le mât basculant et les foils, le Sodeb’O devrait être terriblement boosté. Reste à fiabiliser au maximum les pilotes qui vont être particulièrement sollicités. Nous avons intégré entre autres un compas gyroscopique utilisé par l’armée. Réactivité des vérins, du bras, tout a été développé en interne. »
En parallèle du travail réalisé sur l’aérodynamique et sur l’hydrodynamique, les Sodeboys sont allés traqués le moindre gramme jusque dans les filets en détournant une machine qui leur a permis de réaliser des filets tressés sans nœuds. Au final : - 80 kgs. Idem sur tout le gréement courant. Martial Salvan, l’artiste de l’épissure, a reçu une feuille de route stricte : « A toi de trouver la solution pour gagner en poids sans perdre en résistance ! » Thomas a de quoi avoir le sourire puisque chaque technicien a tenu son pari dans sa spécialité.
Question look, l’entreprise qui a travaillé de son côté sur la plate forme de la marque s’est dotée d’un nouveau logo et de nouvelles couleurs. Du coup, le bateau a changé de robe. Rouge/orangée et grise, la nouvelle décoration qui a été réalisée sous la direction de Jeff Callec qui excelle dans l’art du collage, souligne efficacement les lignes tendues et élégantes du dessin de Nigel Irens et Benoît Cabaret. S’inspirant de graffs photographiés ici et là sur des murs et des rames de métros, la déco reprend sur les coques des dessins d’enfants qui ont eu le champ libre pour s’exprimer sur le thème des navigations de Thomas et sur les produits Sodeb’O.
Source : CRP / Sodeb'O