Photo : Piérick Jeannoutot
Final en technicolor
« Le mouillage était difficile mais la manche a pu être courue grâce à l'opiniâtreté du comité de course » souligne le Président de la Société Nautique, Bernard Amiel. Et ses efforts ont été récompensés. Sous la protection de la Bonne Mère, les marins se sont battus comme des lions. « Tout le monde a fait sa petite figure acrobatique aujourd'hui » confirme Marc Emig, qui a participé à sa 10e SNIM sur un Swan 42. « C'est bien de pouvoir naviguer dans la brise, ça fait de beaux souvenirs ! » confie le skipper marseillais qui naviguait sur Axelle S avec des amateurs.
Il faut dire que les conditions musclées ont forgé au fil des années la réputation de la SNIM comme une véritable marque de fabrique. Hubert Poilroux ne dit pas autre chose dans son livre Marseille et sa plaisance : « Les deux caractéristiques de la SNIM sont d'être la première épreuve de la saison et d'offrir régulièrement un coup de Mistral associé à l'équinoxe de printemps ».
Les vainqueurs... et les autres
Sur Nikimar, la dernière journée de la SNIM a été particulièrement grisante. Le bateau de Christophe Picard a dominé toute la manche en s'offrant même des runs à 20 noeuds. Des manoeuvres propres, un équipage au top niveau et une arrivée sur le fil sous spi : le Farr 52 a franchi la ligne avec plus de 10 minutes d'avance sur ses poursuivants. Sans surprise, Nikimar remporte donc la SNIM en classe 1. Son barreur Sébastien Josse qui nétait pas venu naviguer à Marseille depuis plusieurs années a pris beaucoup de plaisir : « Le paysage est remarquable. C'est l'un des plus beaux plans d'eau du monde. De plus, ce n'est pas la même façon de naviguer entre la rade sud et nord. C'est très intéressant».
Photo : Piérick Jeannoutot
A bord de Glen Ellen V le Marseillais, l'ambiance est un peu moins à la fête. La dernière régate a été fatale à lA 40 RC de Dominique Tian : il est finalement à la deuxième place (in extremis) en IRC 2, derrière son jumeau. Joujou Extra 2 avait été convoyé cet hiver de Pornic pour participer au circuit méditerranéen. Reste que le propriétaire de Glen Ellen V le Marseillais ne raterait une SNIM pour rien au monde après 35 éditions courues. «J'ai beaucoup de souvenirs de remontées dans le Mistral de nuit, de descentes sous spi à fond la caisse avec des départs au lof et à labattée. J'ai fait ma première SNIM à 15 ans et les bateaux étaient plus physiques avant » commente Dominique Tian.
En classe 3 enfin, la dernière régate a aussi changé la donne. LA 35 Hector sur lequel naviguait Kito de Pavant s'est fait souffler la première place par un autre A 35, Alhena 3.
Sur le rond sud, en revanche, le jury a décidé de ne pas faire courir les concurrents aujourdhui pour des raisons de sécurité. « Nous sommes restés plus dune heure en position et la mer a commencé à se creuser fortement. On a enregistré des claques à plus de 30 noeuds » explique Dominique Bérenger, la Présidente du Comité de Course IRC Sud, qui a tout de même pu valider six manches depuis le début de la SNIM. En classe 4, c'est le Sun Fast 3200 Addiction qui remporte la Semaine Nautique Internationale de Méditerranée devant l'A 31 Mimosails. En IRC 5, c'est le Half Tonner Général Tapioca qui termine premier. Ce bateau mythique est skippé depuis plus de 30 ans par le Belge Philippe Pilate. Et ce voileux pur et dur ne recule devant rien quand il s'agit de régater : il a fait l'aller-retour entre Nieuwpoort et Marseille en tractant son bateau de 9,6 mètres sur une remorque. Venu trouver une «dose de soleil après un hiver super rude à Bruxelles », il aura surtout engrangé des milles.
Du bleu, du blanc, du vent
Pour beaucoup d'équipages, la SNIM signe la fin de l'hiver. Dame Météo a soigné les régatiers. Du Sud, du vent d'est, du Mistral soutenu puis carrément musclé : il y en a eu pour tous les goûts. « Une SNIM c'est ça : du bleu, du blanc et du vent » résume le Président de la Société Nautique Bernard Amiel.
Le fait marquant de la SNIM, 45e du nom, est la participation des Class40. Ces bateaux taillés pour le large ont fait un aller-retour remarqué entre Marseille et Porquerolles. « Une façon de renouer avec la tradition mythique des courses de nuit » précise Bernard Amiel. « Notre but est de faire naviguer une flotte de Class40 en Méditerranée avec des Italiens et des Espagnols » explique Thierry Bouchard. Le skipper de Mistral Loisirs est aussi responsable de la commission sportive de la Class40 : « on souhaite organiser avec la Société Nautique une transat retour de la Route du Rhum avec une arrivée à Marseille juste avant la SNIM 2011 ». Et Bernard Amiel de continuer : « on est sur les starting blocks. En tout cas, l'impact médiatique de la SNIM doit aussi permettre de mettre en lumière la ville de Marseille ».
La SNIM c'est aussi
130 milles parcourues entre Marseille et Porquerolles par les Class40.
150 bateaux, 1500 équipiers.
Les dates de la prochaine SNIM : du 22 au 25 avril 2011.
Entre 5 et 7 manches courues dans chaque catégorie de bateau.
Un élan de solidarité qui doit continuer: la Société Nautique fait appel aux dons pour remettre sur pied un club de voile durement frappé par la tempête Xynthia en février dernier, le CNPA (Club Nautique Plein Air) Ile de Ré. Rendez-vous sur www.lanautique.com.
80 bénévoles qui ont oeuvré à leorganisation de leévénement.
Source : SNIM (Rédaction : Delphine Nougairède)