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Terminée l'ambiance estivale. Depuis la nuit dernière, le temps a changé sur l'eau. Des nuages ont fait leur apparition et le vent s'est établit au Sud-est, aux alentours de 8 nœuds. Les concurrents ont donc affalé les spis et progressent désormais sous génois, le long des côtes portugaises dans des conditions de plus en plus instables. « Le jeu, ces dernières heures, a consisté à se faufiler entre les molles. Cela n'a pas été simple de s'extirper de ces zones avec très peu de vent. Chacun cherche la route optimale, joue des petits coups et regarde ses camarades pour tenter des se caler mais tout évolue rapidement, c'est assez complexe » lâchait Armel Le Cleac'h (Brit Air), ce midi. De fait, lui comme ses adversaires, se trouvent sous l'influence de la dépression orageuse qui remonte de Madère. Dans un premier temps, des grains assez violents – avec des rafales qui pourront atteindre 35-40 nœuds –devraient toucher les bateaux situés les plus à l'Ouest de la flotte mais également les plus au Sud, soit la tête de la meute. Dans un second temps - derrière cette dégradation orageuse - le vent faiblira nettement. « Une évolution qui traduira la proximité du centre de dépression » a indiqué Pascal Scaviner de Meteo Consult. « Un vrai casse-tête » pour Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne), « un sacré bazar » pour Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et même « un joyeux bordel » pour Jeanne Grégoire (Banque Populaire). En tous les cas, un premier vrai « os » pour les tandems de cette 10e Transat AG2R LA MONDIALE qui s'étalent actuellement d'Ouest en Est sur 80 milles, au gré des options, mais qui restent relativement groupés en termes de distance au but.
Pétole en vue
Chacun élabore donc sa stratégie avant l'arrivée de ce petit minimum dépressionnaire, tâchant de faire en sorte qu'elle soit la plus cartésienne possible. Certains optent pour un contournement par l'Ouest, d'autres choisissent de passer par l'Est, près des côtes. Pour l'heure, bien malin est celui qui pourrait faire des pronostiques. En tous les cas, les marins savent qu'il faudra être opportunistes et, sans doute, avoir un peu de chance dans ces conditions aléatoires. « Il y a beaucoup de travail, il faut cravacher car les autres vont vite. Ce n'est pas simple et ça demande beaucoup d'énergie » a avoué Franck Le Gal (Gedimat), leader au pointage de 15 heures ce mercredi. Se concentrer à la barre, peaufiner les réglages, être vigilant aux petites variations du vent, veiller à l'arrivée d'un nuage, analyser les fichiers météo… Le tout sans pour autant puiser dans ses réserves : tel est le programme de l'ensemble des équipages en ce troisième jour de course. Un programme qui pourrait ne pas beaucoup varier d'ici à la fin de semaine. Ce n'est en effet qu'à partir de samedi que les choses devraient évoluer favorablement. La flotte devrait retrouver alors des vents portants grâce au creusement d'une dépression orageuse sur le Maroc. D'ici là, il faudra donc prendre son mal en patience et continuer de se gratter la tête pour grappiller des milles sur les copains et gagner dans le Sud. Ou faire comme Jeanne Grégoire, « sortir la boule de cristal magique ».
Claseement du jour à 15h :
1 GEDIMAT Armel Tripon Franck Le Gal
2 BANQUE POPULAIRE Jeanne Grégoire Gérald Véniard
3 GROUPE BEL Kito De Pavant Sébastien Audigane
4 BRIT AIR Armel Le Cleac'h Fabien Delahaye
5 CERCLE VERT Bertrand de Broc Gildas Morvan
6 LUFTHANSA Ronan Treussart Yannick Le Clech
Source : AG2R la Mondiale