Une 45 ème SNIM gonflée à bloc !

Virements de bord qui claquent, envois de spi millimétrés, équipiers au rappel. Les équipiers de la 45e SNIM ont bataillé ferme sur l'eau aujourd'hui avec un vent établi à 20-25 noeuds : deux parcours banane et un côtier sur le rond nord et une « super banane » et un côtier en rade sud. Du beau spectacle en rade de Marseille dans des conditions plutôt musclées. Les Class40 se sont joints à la flotte après un aller-retour Marseille-Porquerolles de nuit rondement mené. La SNIM comme on l'aime.

Photo : Piérrick Jeannoutot

Au bout de la nuit
Les Class40 ont franchi la ligne d'arrivée en rade de Marseille au petit matin après une belle nuit en mer au portant grâce à un vent de secteur sud de 10 noeuds constant, avec même une rotation d'ouest en est. Le skipper de Mistral Loisirs a fait la course en tête de bout en bout : Thierry Bouchard décroche une large victoire avec presque une heure d'avance au compteur sur son poursuivant, le Class40 Great Circle du skipper belge Gérald Bibot. Cécile Poujol termine troisième à 8 minutes 37. « C'est vraiment super de faire naviguer nos Class40 sur des parcours de ce type. Ces bateaux sont faits pour ça. Nous sommes un peu déçus de notre résultat parce qu’on a fait les trois quart de la course en deuxième position» raconte-t-elle « mais on a fait une erreur de manoeuvre en changeant de voile au niveau du Cap Sicié et Great Circle nous a doublé sous spi ».


Affrontements affûtésSe faire doubler, manoeuvrer, rependre son adversaire de volée. Les régates de la SNIM sont un éternel émerveillement. Et autant dire qu'aujourd'hui, tous les participants s'en sont donnés à coeur joie ! Le vent de Sud Sud-est établi à 20-25 noeuds leur a permis d'en découdre sur l'eau. Dans le rond sud, les anémomètres ont même enregistré des rafales à 35 noeuds. Une journée plutôt sportive pour Nathalie Mouret qui a dû composer avec des creux d'un mètre à la barre de son Laser SB3 RollMop’s : « Nous sommes trop légers à bord. Nous manquons un peu de poids, mais régater en famille nous plaît. On s'est bien amusé ». Certains équipages ont eu moins de chance et s'en sortent avec quelques bobos, des spis à rapiécer ou des pièces à changer. La jeune Tiphaine, licenciée de la Société Nautique, qui navigue sur Open 5.70 est même tombée à l'eau avant d'être remontée à bord par ses équipiers.


Photo : Pierrick Jeannoutot
Men in blackManoeuvres implacables, équipage surentraîné : sur Nikimar, rien n’est laissé au hasard. Tous au rappel, les « men in black » du Farr 52 ont de l'allure. Et l'équipage de Christophe Picard ne se contente pas de prendre des départs efficaces. Le « Nikimar racing » gagne du terrain à chaque passage de bouée. Dans le parcours côtier, l'équipage est arrivé en tête avec 13 longues minutes d'avance sur le Grand Soleil 50 Lady First barré par le Marseillais Jean-Paul Mouren. « On laisse le moins de place possible à l'imprévu à bord » résume le navigateur marseillais qui n'a pas pu courir sur son Figaro 2 qui est en préparation pour la Transat AG2R. Mais le chrono n'est pas tout. Et seul le temps compensé compte. Au classement provisoire, Nikimar termine premier de l'IRC 1. Dans la classe 2, c'est sans surprise Glen Ellen V Le Marseillais qui tient le haut du pavé à l'issue des trois premières manches.

Et puis il y a ses images qui font qu’on ne peut que revenir à la SNIM une fois qu'on y a mordu. Les bords sous spi sont magiques, surtout quand on a dans son sillage la Bonne Mère et la tour résolument futuriste de CMA-CGM. Sans oublier le soleil qui, à peine voilé, laissait le champ libre à de sublimes lumières contrastées. Demain le retour du grand bleu est annoncé avec du Mistral soutenu qui devrait rentrer.
La SNIM c'est aussi…
Des marins venant des quatre coins du monde. Ainsi sur le J 109 Jet Lag, l'équipage est composé de deux Américains, d'un Danois, de trois Anglais et d'un Irlandais. Sur le X 35 Symfony, tous les voileux sont des Russes originaires de l'Oural.

Beaucoup de souvenirs pour le président de la Société Nautique Bernard Amiel (et récemment élu Président de la Ligue de Voile Alpes Provence) qui a couru ses premières SNIM dans les années 80 sur le Half Tonner Cafoutche (ça ne s'invente pas…).

Un vrai casse-tête pour Danielle Arménien qui s'occupe de tous les classements. Les temps réels et compensés n'ont plus de secret pour cette professeur de mathématiques à la retraite qui aime jongler avec les chiffres. Et heureusement puisqu'elle en est à sa 30e SNIM!

Une bonne nouvelle arrivée sur les pontons : Ingrid Petitjean et Nadège Douroux viennent de remporter en 470 à Palma en Espagne une deuxième place au Trofeo Princesa Sofia. Fin avril, les deux championnes de la Société Nautique participeront à Hyères à la SOF (Semaine Olympiques Française).
Source : SNIM (Rédaction : Delphine Nougairède)