Philippe Monnet est le marin des défis extrêmes. Le Cannois vient de racheter l'ancien Trimaran d'Ellen Mac Arthur avec lequel il s'alignera dans la prochaine Route du Rhum-La Banque Postale. Après cette transat en solitaire, il veut s'attaquer en 2011 au tour du monde à l'envers en multicoque.
«Je ne suis pas encore à la retraite», plaisante Philippe Monnet. Le Cannois a franchi le cap de la cinquantaine mais est toujours habité par le démon de l'aventure qui a guidé sa vie sur les océans comme dans les déserts. Depuis ses débuts dans la transat Lorient - Les Bermudes 1983 à la barre d'un 8m de jauge internationale, Monnet a le plus souvent navigué en dehors des sentiers battus. « Il est unique et exceptionnel», dit de lui Olivier de Kersauson. Monnet est un personnage et un sportif éclectique qui a partagé sa vie en conjuguant plusieurs passions, la course au large et les rallyes automobiles (deux fois vainqueur du Dakar comme navigateur). Originaire de la Clusaz, ce fondu de ski acrobatique et extrême, qui a aussi été international de jumping, a toujours exploré des voies nouvelles et souvent risquées. «Il y a une synthèse qui s'est faite entre l'aventure, l'envie de découvrir de nouveaux horizons, la technologie et en même temps l'esthétique. J'aime aussi la compétition dans la perfection qu'elle exige», explique-t-il. Pionnier des records, Monnet a souvent joué les pionniers sur le sentier des records.
Dès 1986, après avoir fait ses classes aux côtés d'Eric Tabarly, le jeune homme téméraire n'avait pas hésité à se lancer à la conquête des mers du Sud, seul sur un grand trimaran de 23, 50m (Kriter Brut de Brut) pour un tour du monde bouclé en 129 jours 19h et 17'. Son dernier exploit maritime remonte à 2000 et cela fait un moment que Monnet songe à retourner défier les mers du Sud contre vents et courants. Lorsqu'Ellen MacArthur a mis son trimaran «Castorama» en vente, Monnet et un de ses amis n'ont pas loupé l'opportunité : «C'est un bateau en parfait état qui n'est pas trop grand (23m).Il a un gréement de multi de 60 pieds et est vraiment maniable pour un solitaire. En relation avec Nigel Irens, on va apporter de légères modifications ».
Cette année il y a la Route du Rhum - La Banque Postale où il s'alignera dans la classe Ultime. «Il y aura une différence de vitesse avec les grands trimarans mais ce sera un excellent galop d'essai pour prendre mon bateau en main.» Mais le défi ultime, c'est ce tour du monde: «C'est le dernier truc en solitaire qui reste à faire sur la planète voile. A 52 ans, ce sera la signature finale dans l'esprit initial de mon parcours», dit-il. Un parcours atypique pour un marin hors norme.
Source : La Route du Rhum - La Banque Postale