A l'aube de son 41ème jour de navigation à la conquête du Trophée Jules Verne, Groupama 3 bénéficie enfin de conditions météorologiques favorables. Mais Dieu sait qu'il a fallu être patient avant de retrouver des vitesses dignes d'un maxi trimaran de 32 mètres et de regagner des milles sur l'actuel détenteur du Tour du Monde. Avec l'équateur à portée d'étraves, dernière référence géographique de ce record, Cammas et son équipage s'apprêtent à entamer leur dernière semaine de navigation.
Crédit : Team groupama
Mer bleue et chaude, doux vent d'Est et soleil tropical : telle est la météo rencontrée par Groupama 3 qui croise au large de Recife , travers au vent : « Ça glisse bien depuis hier en fin de journée. On a trouvé des conditions un peu plus favorables pour aller vite. On est plutôt dans une bonne phase avec 15 noeuds de vent et le bateau avance entre 28 et 30 noeuds. Les conditions de navigation sont très clémentes. Quand on se retrouve tous sur le pont en même temps, ce sont de très bons moments à vivre. » confiait Thomas Coville lors de la vacation quotidienne avec le PC parisien du Trophée Jules Verne.
Pointé à 430 milles de la ligne de partage entre l'Atlantique Sud et Nord en début d'après-midi, le maxi trimaran en a donc terminé avec les virements de bords peu propices à la performance qu'il enchaînait pourtant depuis le passage du cap Horn le 4 mars dernier. Profitant de sa puissance (22,5 mètres de large) et de sa surface de toile (550 m2) pour un poids de seulement 18 tonnes, Groupama 3 navigue deux fois plus vite que la force du vent. A ce rythme-là, il regagnait 54 milles en 13 heures sur Orange 2, soit plus de 4 milles par heure.
Une performance qui ne manque pas de booster l'équipage de très haut niveau : « Le moral est béton et tant que la ligne ne sera pas coupée on donnera tout. D'un point de vue physique, nous sommes plutôt reposés et Groupama 3 est en parfait état, à 100% de son potentiel. Pour l'instant on a toujours fonctionné par étape, comme sur une course de haies où l'on franchi différents obstacles. Aujourd'hui, ce sont les alizés. La prochaine étape, ce sera l'équateur puis le Pot au Noir... On ne se projette pas trop loin, ça met une pression inutile. »
Ne comptons donc pas sur Thomas Coville pour livrer son pronostic sur les chances de Groupama 3 de franchir, avant le mardi 23 mars à 7h14, la ligne d'arrivée au large de l'île d'Ouessant. Tels des coureurs de fond, les dix hommes d'équipage respectent à la lettre le plan de marche fixé par Franck Cammas : « Depuis le départ de ce Trophée Jules Verne, nous avons toujours ménagé notre monture, quitte à ne pas choisir la route la plus rapide. Ca a parfois été frustrant mais le résultat est là avec un bateau en parfait état. »
Toujours très attentif à l'évolution de la météo, le quart montant passe toujours par le poste du navigateur, Stan Honey, prendre ses consignes pour les deux ou trois heures qu'il passera sur le pont : « Cet échange est essentiel à la performance car, contrairement à ce que l'on peut penser, il y a beaucoup à gagner ou à perdre selon la manière dont on barre et on règle les voiles. Nous sommes très concentrés. » concluait Thomas Coville.
Tableau de route :
Jour 41 (13 mars 14h TU) : 503 milles (retard = 483 milles)
Source : Groupama