Record / La perte de terrain se poursuit pour Groupama 3 (Vidéo)

Groupama 3 a commencé son enchaînement de virements de bord pour passer de l'autre côté de la bulle anticyclonique qui s'est stabilisée au large de l'Argentine. Heureusement le trimaran géant est particulièrement à l'aise dans ces conditions de vent modéré et contraire.

Crédit : Team Groupama

L'ascension de cette face Ouest de l'anticyclone argentin s'annonçait long et laborieux : un premier virement a été enclenché vers 18h00 (heure française) dimanche pour un bord vers le Nord-Ouest à l'occasion d'une première bascule de la brise vers le Nord. Mais dès minuit, le vent oscillant de nouveau, Groupama 3 s'est une nouvelle fois recadré vers le Nord-Est pour mieux aborder cette sortie des hautes pressions. Et encore ce lundi matin, Franck Cammas et ses hommes repartaient vers les côtes argentines pour s'extraire de la bulle : le vent faiblissait et le baromètre atteignait plus de 1 030 hPa, signe d'un centre anticyclonique proche.
Marche par marche
« L'anticyclone à laisser sur tribord est encore tout proche, le centre est à 350 milles dans l'Est de Groupama 3. Le dernier virement qui permettra de faire un cap vers le Nord en tribord amure est prévu ce lundi entre la fin de matinée et le début d'après-midi. Le travail est intense à bord, car la série de virements est à la hauteur de ce qui était attendu et contraste avec les 72h précédentes où les manoeuvres ont été plutôt rares. Un peu de repos possible pour l'équipage la nuit prochaine et le début de journée de mardi. Ensuite ils remettent ça avec un passage long et délicat au large de Rio, en milieu de semaine. » analysait Sylvain Mondon de Météo France.

Le trimaran géant doit en effet se rapprocher du centre pour avoir le moins de bords à effectuer et le moins de route à faire pour sortir au plus tôt de ce piège anticyclonique : la bascule du vent au Nord, puis au Nord-Est et à l'Est indiquera que Franck Cammas et ses neuf équipiers seront sur la bordure septentrionale de ces hautes pressions. Après quelques heures à serrer le vent au près, le trimaran pourra de nouveau accélérer avec une brise de travers qui restera modérée sur une mer maniable.


Léger et réactif, Groupama 3 affectionne ces vents contraires et atteint rapidement les vingt noeuds en naviguant sur un flotteur. Un changement radical pour l'équipage, mais les barreurs adorent cette technique qui consiste à affleurer la mer avec la coque centrale... Le bilan comptable par rapport au temps de référence est toujours négatif avec plus de 270 milles de retard (à 7h ce matin), mais ce décalage d'une demi-journée reste dans le domaine du raisonnable : quand le trimaran géant va retrouver des brises d'Est, il alignera aisément vingt-sept noeuds de moyenne sur la route directe.

Source : Groupama