Record / Jacques Caraës : " Chacun se sauvegarde comme il peut..."

Jacques Caraës à la vacation radio de 12h30 avec le PC Course parisien de Groupama :

« Nous naviguons dans du vent soutenu, avec des pointes jusqu'à 37 noeuds, et la mer est assez chaotique, bien formée. Ce n'est pas très facile à négocier... C'est très humide sur le pont et les barreurs tentent de se protéger derrière le pare-brise qui est en très mauvais état, tenu par des cordages. Il y a de la houle croisée avec quelques talus assez hauts (2-3 mètres) et le bateau s'arrête de temps en temps dans une vague. Cela secoue pas mal, c'est très inconfortable, la fatigue s'installe et les manoeuvres sont beaucoup plus laborieuses. Il faut rester prudent. » 

Crédit : Team Groupama

 « Nous sommes amenés à faire de la route en plus en partant dans l'Est-Nord Est et l'empannage n'est pas prévu avant demain mardi, quand le vent va basculer au Nord-Ouest : cela fait un grand détour par le Nord, mais nous n'avons pas le choix... Nous ne sommes pas aidés pour rallier le cap Horn ! La dépression dans notre Sud va plus vite que nous : elle va nous passer dessus et après l'empannage, il faudra faire attention car la mer va être encore très formée. Cette perturbation va passer dans le passage de Drake et va laisser un Pacifique très agité ! Nous perdons du terrain mais il faut l'accepter. Il nous restera tout l'Atlantique pour faire de l'écart. On sait que cela va être tendu, alors il ne faut pas faire les malins dans une situation comme celle que nous subissons, qui n'est pas la plus facile. »

« 40 noeuds de vent, ça reste gérable et nous avons la possibilité de réduire encore, jusqu'au mât seul mais j'espère que nous n'aurons pas à en arriver là... A l'intérieur de Groupama 3, c'est plutôt bruyant : on part en survitesse et on s'arrête dans la vague devant. Il faut se tenir en permanence car les accélérations et les décélérations sont brutales. On essaye de faire sécher les cirés, mais ça ne marche pas vraiment... L'ambiance a un peu changé : il faut récupérer et priorité est donnée aux temps de repos. On ne traîne pas à discuter ! Chacun se sauvegarde comme il peut... » conclut Jacques.

Source : Groupama