Crédit : Team Groupama
Remonté pour la remontée : l'équipage de Groupama 3 est toujours aussi concentré pour cette phase finale entre la ligne de démarcation des hémisphères et l'île de Ouessant à 3 350 milles des étraves. Il reste donc à Franck Cammas et ses neuf équipiers 8 jours et 19 heures pour avaler l'Atlantique Nord, soit une moyenne de 15,9 noeuds sur la route optimale... Une vitesse tout à fait à la portée du trimaran géant qui devrait en effet profiter de conditions météorologiques favorables pour ce rush final puisque les alizés de Nord-Est sont au rendez-vous après le Pot au Noir situé autour du 4° Nord.
Décalage anticyclonique
« La nuit dernière a été laborieuse, les grains se développaient hyper rapidement et suivaient l'alizé qui était déjà faible. On a eu de longues périodes avec seulement 7 à 8 noeuds de vent, qui étaient plus faibles que prévues par les modèles météo. La nuit, sans lune, on allume le radar qui nous permet de voir les grains de pluie qui peuvent aussi tuer le vent. On a subi un petit peu, on ne faisait pas vraiment ce qu'on voulait par rapport à notre météo. » indiquait Franck Cammas à la vacation radio avec le PC Course de Groupama.
Légitimement inquiété par cette zone de transition hémisphérique, le skipper de Groupama 3 devrait rapidement retrouver le sourire car l'anticyclone qui s'était stabilisé sur la France tend à se ramasser sur lui-même en se décalant vers la Méditerranée. De ce fait, la trajectoire de Groupama 3 pourrait être très pure vers Ouessant : « C'est vrai que les prévisions sont plutôt favorables pour la fin de notre périple. Mais il est aussi vrai qu'il y a parfois une différence entre les prévisions et la réalité. Ces dernières heures en sont la preuve » poursuivait Franck qui s'apprêtait à vivre une nuit prochaine délicate : « J'aurais préféré traverser le Pot au Noir de jour que de nuit car il aurait été moins actif. Mais, heureusement, Groupama 3 est à l'aise dans le petit temps. »
Evidemment déçu, le skipper de Groupama 3 n'en reste pas moins certain d'une chose : la qualité de son équipage, plus combatif et déterminé que jamais.
« Les quarts sont assez actifs, quand il y a des manoeuvres, on est toujours sept personnes sur le pont, mais quand il y a des réglages, on est que trois : on passe notre temps debout à courir entre le piano, le moulin à café, à observer la forme des voiles avec la torche. On essaye de grappiller des dixièmes de noeuds très importants et en plus avec ce bateau, le moindre réglage est extrêmement sensible : il y a pas mal de choses à faire et donc on joue avec ça en étant le plus réactif possible avec les éléments. »
Source : Groupama