En route pour passer entre la Nouvelle-Zélande et l'île d'Auckland, Franck Cammas et ses neuf équipiers ont légèrement levé le pied pour négocier une mer un peu plus chaotique. Après le record de la traversée de l'océan Indien récolté mercredi matin (8j 17h 39'), Groupama 3 plonge au Sud-Est et augmente régulièrement son avance sur le temps de référence.
Il n'y a pas foule à l'entrée de l'océan Pacifique, mais il y a de la houle... Une belle houle d'Ouest qui permet encore à Groupama 3 d'allonger la foulée, poussé par un vent de Sud-Ouest de vingt-cinq noeuds. Des conditions climatiques toujours douces et (enfin !), un paysage à contempler puisque les nuages ont fait place à un ciel étoilé.
Crédit : Team Groupama
« Nous n'avons pas besoin de pousser trop le bateau, parce qu'il ne sert à rien d'être très rapide à cause de la situation météorologique qui nous attend ces jours prochains. En plus, la mer n'est pas très organisée avec la bascule du vent et nous naviguons avec un ris et le petit gennaker. » déclarait Franck Cammas à la vacation radio de 12h30 avec le PC Course parisien de Groupama.
Un record à la clé
Le skipper de Groupama 3 était bien sûr content d'avoir battu un premier record WSSRC sur ce Trophée Jules Verne (du cap des Aiguilles au Sud de la Tasmanie : 8j 18h 39'), mais surtout de posséder à l'entrée du Pacifique un petit coussin d'avance de 200 milles, soit près d'une demi journée sur le parcours de Orange 2. La mi-parcours a aussi été franchie ce mercredi, vers 7h30 (heure française) et Franck Cammas et ses hommes se rapprochent donc inexorablement de l'arrivée...
Avec vingt-cinq noeuds de secteur Ouest à Sud-Ouest, Franck Cammas et ses neuf équipiers vont rester plusieurs jours derrière une dépression qui se creuse, mais qui reste devant les étraves du trimaran géant. Un front les poursuit, ce qui va provoquer une rotation des vents au Nord-Ouest, favorable pour progresser sur une mer plus organisée, poussée par cette nouvelle brise portante pendant une bonne partie de l'océan Pacifique.
Dans le jus kiwi
« Depuis que nous avons empanné, les conditions de navigation sont plus rudes : nous sommes derrière un front, mais au moins, le ciel s'est dégagé avec quelques grains, une belle lune et une voûte étoilée. Les températures sont douces et c'est agréable : il y a de très belles lumières. Cela nous change du gris des derniers jours, mais il fait encore nuit ici... La mer est un peu tordue parce qu'il y a deux jours, il y avait une dépression qui a généré des vents d'Est : il en reste une mer courte, pas très haute, mais chaotique. Nous faisons attention et nous ne tirons pas trop sur la machine... »
Une fois passé le pays des kiwis, le Pacifique s'annonce relativement clément dans sa première partie même s'il y a certains icebergs assez Nord : Groupama 3 devrait les laisser sur son bâbord pour se glisser dessous. L'eau de mer restant assez chaude, les risques sont retreints d'autant plus que Franck Cammas et ses hommes ont demandé des images satellites des zones dangereuses, sur la route prévue vers le cap Horn, entre le 53° et le 54° Sud.
Source : Groupama