Crédit : Team Groupama
« Nous allons dérouler le gennaker lourd car le vent de Nord-Ouest mollit un peu. En fait, on joue entre le foc solent quand il y a 30-35 noeuds et le petit gennaker quand il n'y a plus que 27-32 noeuds de vent. On en prend plein la figure à la barre... Il pleut beaucoup et il y a de la mer formée. C'est pourquoi on évite d'envoyer quelqu'un sur la plage avant. Je préfère la casquette, mais certains mettent un masque de ski pour supporter les embruns qui giflent le visage. Heureusement, l'eau n'est pas froide... » déclarait Fréd Le Peutrec à la vacation radio de 12h30 avec le PC Course parisien de Groupama.
Crédit : Team Groupama
Vitesse constanteLe déboulé débuté jeudi à la mi journée continue donc à des moyennes incroyables pour un navigateur « normal » : 32, 33, 34, voire 36, 37 noeuds qui ne semblent pas perturber l'équipage de Groupama 3, confiant dans la structure du bateau qui ne souffre pas des impacts de la mer. Et ce tempo à plus de 700 milles par jour sur l'eau devrait perdurer tout le week-end, voir plus ! Dès dimanche soir, le trimaran géant devrait passer la longitude du cap Leeuwin (Sud-Ouest de l'Australie), et mardi, la Tasmanie serait déjà dans le sillage... Une traversée de l'océan Indien en un peu plus de huit jours ! De quoi engranger une bonne poignée de milles sur le temps de référence et exploser le record WSSRC entre le cap des Aiguilles et le Sud de la Tasmanie établi par Orange 2 en 9j 11h 04'...
« Nous sommes partis à ce rythme jusqu'à la Tasmanie, voir même jusqu'à la Nouvelle-Zélande. Nous aurons peut-être quelques empannages à faire pour se recaler, mais la trajectoire va rester très rectiligne, a contrario d'Orange 2 en 2005... Pendant 48 heures, nous allons toujours être poussés par ce vent de trente noeuds, puis cela va mollir un peu mais le flux de secteur Ouest nous accompagne jusqu'au Pacifique. Et si la dépression qui stagne sur l'île Auckland s'évacue, nous n'aurons pas de réelle transition à ce niveau-là : ça serait pas mal ! »
En passant à plus de 200 milles au Nord de l'archipel des Kerguelen, le plateau continental n'a pas modifié l'état de la mer qui est restée dans le sens du vent, permettant aux barreurs de Groupama 3 qui se relaient toutes les demi-heures, de profiter des vagues pour accélérer. Franck Cammas et ses hommes n'ont toujours pas vu de terres depuis le départ de Ouessant car la route du trimaran géant n'a pas rasé les îles australes. Mais les oiseaux de mer sont présents en nombre...
« C'est trempé, dehors, dedans, à l'extérieur comme à l'intérieur des cirés ! L'humidité atteint 100% et le chauffage ne fonctionne pas... Il n'y a pas de « coin cheminée », malgré tous les efforts de Ronan pour réparer. Heureusement, il fait plutôt doux puisque nous sommes en bordure Sud d'un anticyclone avec des vents qui viennent d'Afrique. Nous sommes poursuivis par les pétrels et les albatros... »
Source : Groupama