IMOCA / Safran mène une nouvelle chasse au poids

Un mois déjà que le chantier d’hiver est en cours sur Safran. Philosophie générale : gagner du poids – et toujours de l’efficacité – avant de remettre le bateau à l’eau, en avril. La Transat Jacques Vabre, gagnée par Marc Guillemot et Charles Caudrelier Benac dans des conditions parfois dantesques, a démontré que légèreté est bien compatible avec fiabilité. Déjà « poids plume » du circuit IMOCA – et réputé comme étant le plus rapide de la flotte – . 

Dans les installations du team, au bord du chenal de La Trinité-sur-Mer, Thierry Brault, le manager du Sailing Team explique : « le bateau a été complètement déshabillé, désarmé. Nous avons terminé les réparations nécessaires suite à la Transat Jacques Vabre : des interventions sur la coque, sur une cloison de ballast décollée et d’autres petites choses… Maintenant nous nous attaquons à des modifications plus importantes qui ont toutes pour but de gagner à la fois en efficacité et en poids ».

Crédit : Christine Vannier

Roof, meuble et goulotte modifiés
En ce moment, les techniciens du Safran Sailing Team s’attaquent à une opération importante : découper, démonter et remplacer par plus légers trois éléments primordiaux : le roof (« toit » du cockpit), la goulotte (pièce par laquelle transitent les boutes, drisses et écoutes) et le « meuble » (structure en forme d’Y entre la descente et la colonne de winch où reviennent toutes les manœuvres). « Le roof va être plus léger et plus protecteur avec des oreilles allongées, explique Thierry Brault, le nouveau meuble sera deux fois moins lourd que le précédent, grâce à un changement de matériau. Il sera greffé ces jours-ci et la goulotte également. »
Concurrence oblige, on n’entrera pas dans les détails du nouveau « devis de poids », comme disent les techniciens de la course au large, mais Safran doit constamment innover pour conserver une longueur d’avance. Vincent Riou, Michel Desjoyeaux et Jean-Pierre Dick « s’inspirent » de l’expérience de Safran, pour leur nouveau bateau en construction. Certains ont choisi les mêmes architectes jusqu’à Vincent Riou, qui utilise les mêmes moules de coque.

Comme neuf en avril
Autre cure d’amaigrissement : le gréement du mât. « De ce côté la recherche de performance se fait autour des « hangers » (ridoirs qui servent à tendre ou détendre le gréement), mais ce n’est pas tout », précise Thierry Brault. Les éléments hydrauliques, sont partis en tests en Italie. La quille sera refaite en mars, ce qui permettra de refaire un contrôle du centre de gravité du bateau. L’électronique a été entièrement démontée, le câblage revu, l’antifouling va être rénové et Safran va encore bénéficier d’une nouvelle peinture… Dans le courant du mois d’avril, on pourra alors admirer un bateau comme neuf et encore plus performant, après sa remise à l’eau, et en attendant le retour à la compétition de Marc Guillemot.

Source : Safran