America's Cup / BMW ORACLE Racing haut la main (en images). James Spithill raconte

La journée historique tant attendue est arrivée. Ce vendredi 12 février 2010, le Defender Alinghi et le Challenger BMW ORACLE Racing ont disputé la première manche du 33e America’s Cup Match.
Crédit : Gilles Martin-Raget et Guilain Grenier
BMW ORACLE Racing photographers

Près de trois heures de course où, après avoir infligé une pénalité à l’équipage suisse avant le départ, le trimaran américain a démontré sa puissance technologique, au près comme au portant, et emporté la mise avec plus d’un quart d’heure d’avance sur son adversaire.
Retardé dans l’attente d’une bascule du vent de Nord-Ouest au Sud-Sud Est, le coup de canon de ce premier duel a retenti à 14h35 sur le plan d’eau de Valencia.

Crédit : Gilles Martin-Raget et Guilain Grenier
BMW ORACLE Racing photographers

Chaud au départ !
Prioritaire en tribord, le barreur d’USA, James Spithill est entré, sur une coque et à 24 nœuds, dans la zone de pré-départ. Le bateau suisse était sur sa trajectoire et les deux multicoques sont montés au dial-up (bateaux arrêtés face au vent, bord à bord, comme le faisaient les Class America et comme on le fait en Match Race). Pourtant, les marins des deux concurrents avaient annoncé ces derniers jours qu’il y avait peu de chances de voir cette figure de style avec de tels bateaux….
C’est alors que l’équipage américain a protesté, estimant que le catamaran suisse ne s’était pas écarté suffisamment tôt lors de ce premier croisement. Les arbitres ont donné raison au Challenger et le Defender a écopé d'une pénalité. 


Ce n’était pas fini. Au coup de canon, c’est Alinghi 5 qui s’est élancé seul alors que le trimaran américain était arrêté, sans voile d’avant, et au-dessus de la ligne. USA a pris le départ 1 minute et 27 secondes après son adversaire.


Crédit : Gilles Martin-Raget et Guilain Grenier
BMW ORACLE Racing photographers
Plus haut, plus vite
Avec 8 nœuds de Sud-Sud Est, les multicoques ont effectué ce bord de près à une vitesse allant de 16 à 22 nœuds, avec un avantage constant pour USA qui effectuait un meilleur cap.
Peu après le premier tiers, le trimaran américain a doublé son adversaire et n’a cessé ensuite d'augmenter son avance. Le vent est monté et l'équipage américain a alors enroulé son génois pour naviguer sous « aile » seule pendant plusieurs minutes. Les deux multicoques n’ont effectué que deux virements en haut du parcours pour se positionner en layline avant de laisser la marque à tribord. Deux virements avec des angles d’environ 90° degrés, sans surprise pour des multicoques, mais avec une vitesse de relance vraiment impressionnante pour les deux concurrents. 

Dans ce premier bord, le Defender n’a jamais vraiment réussi à revenir sur l’équipage de James Spithill qui a passé la bouée avec 3 minutes et 21 secondes d’avance. Le trimaran « ailé » a ainsi terminé ce louvoyage, plus d’un kilomètre devant son adversaire, gagné 4 minutes et 48 secondes sur lui depuis le départ et effectué ces premiers 20 milles en 1h29.



Le portant, ça creuse

L’écart s’est ensuite constamment creusé au portant, avec un seul empannage en 20 milles pour USA. Le retard du Defender se chiffrait à plus de trois kilomètres sur la ligne d’arrivée. 

Le catamaran, barré conjointement par Ernesto Bertarelli et Loick Peyron, a effectué sa pénalité après la ligne. Cependant, il n’est pas revenu entièrement au-dessus de celle-ci avant de la recouper. Quelques minutes plus tard, le Defender a donc dû la franchir une seconde fois pour valider définitivement son arrivée. Le « delta » final de cette première manche est de 15’28’’.

Le résultat (avant jury) de ce premier duel de la 33e America’s Cup est donc de 1-0 pour le Challenger BMW ORACLE Racing. Prochain rendez-vous sur le plan d’eau valencien programmé dimanche 14 février à 10h00

Crédit : Gilles Martin-Raget et Guilain Grenier
BMW ORACLE Racing photographers

James Spithill (AUS), barreur de USA :

"Nous avons fait un joli travail au départ. Nous avons été capables de leur mettre une pénalité et de les pousser dans les cordes. Nous sommes restés ensuite bloqués au-dessus de la ligne, essayant de virer, mais nous nous sommes mal débrouillés et le bateau est resté collé. Je n’ais pas réussi à tourner comme je le souhaitais et c’est les gars qui ont vraiment fait un super job pour nous mettre dans une telle situation de puissance.

J’ai toujours été convaincu que USA était capable de voler plus vite que Alinghi 5 
sur une coque au près mais j’ai été très surpris au portant. 



Pour la combinaison des voiles en prévision de la seconde partie de la manche (au portant). L'équipe météo et les régleurs nous avons fait un très bon « call » avant le départ. Nous avons décidé de glisser avec le Code 0 et c’était définitivement la bonne voile. 



Ce fût l’une des journées les plus difficiles que j’ai pu vivre à bord de ce bateau, en raison de la pression et des variations du vent. Mais ce fût au final une bonne journée même si je suis sûr que nous pouvons encore améliorer des choses. 



Je prends chaque course comme elle se présente. Nous devons notamment nous entrainer au portant. 

Pour tous les membres de l’équipe à terre et tout ceux qui ont préparé pour nous cette journée, elle s’est déroulée à merveille et nous ne sommes pas prêts de l’oublier."

Source : America's Cup