C'est un peu en avant de la position du barreur, sous le milieu de la coque, que le Monotype SolOceans a heurté quelque chose à 03h30 TU ce mardi premier décembre, à vingt nœuds dans une mer forte. Seule une expertise à terre permettra d'imaginer ce que Liz Wardley a pu heurter.
Dès l'information connue, les équipes de SailingOne et de Mer Agitée, la société de Michel Desjoyeaux, le conseiller technique de la série Monotype SolOceans, ont entamé la préparation d'une opération commando à Port-La-Forêt, la base de la famille Desjoyeaux, où Jean-Marie Vaur, le patron de JMV Industries (Cherbourg) qui construit les monotypes de la SolOcéane et Jean-Marie Finot, l'architecte, vont les rejoindre mercredi 2 décembre en milieu de journée. Ils vont accueillir Liz Wardley, estimer les dégâts et décider des travaux à effectuer pour que Liz Wardley reprenne la route de Wellington (NZ) au plus vite. Cet arrêt au stand en mode compétition va correspondre au passage d'un nouveau train de dépressions sur la pointe Bretagne. Liz Wardley profitera ensuite d'une prochaine bascule du vent au nord-ouest pour remettre cap au Sud à vive allure.
"Ambiance machine à laver !"
Liz Wardley a profité du calme relatif qui règne à bord maintenant qu'elle revient vers la Bretagne au ralenti au vent arrière par un vent de force 7 à 8 en avant d'une solide dépression, sous voilure réduite (trinquette seule) par sécurité, pour raconter sa sortie de Manche et son passage dans le rail des cargos de Ouessant : "C'était beau à voir, avec les embruns qui volaient à l'horizontal tellement la brise était forte. Il y avait en effet 55 nœuds de vent (force 11 à 12), avec des vagues de 5 à 6 mètres et des plus grosses aussi. J'avais mon casque en permanence, car j'étais un peu projetée dans tous les sens dans la cabine. Les gros cargos escaladaient les vagues et sortaient tout l'avant de leur coque avant de disparaître complètement dans la vague suivante. Il y avait vraiment beaucoup de cargos et je ne pouvais dormir que par tranches de dix à quinze minutes. C'était un peu chaud. Dans les grains il pleuvait, avec même de la grêle. J'étais à une vitesse de 18 nœuds juste sous trinquette (petit foc) seul. Lorsque je sortais, j'étais comme devant un tuyau de pompier. Les scientifiques peuvent être rassurés : je confirme que l'eau est bien salée dans le Golfe de Gascogne ! C'était vraiment ambiance machine à laver !"
Crédit et Source : SolOcéane