Transat Jacques Vabre / Tout pour la vitesse (Vidéo)

Pause stratégique dans la Transat Jacques Vabre. Alors que les leaders récupèrent une part des dividendes investis dans une navigation au plus près du gros temps, toute la flotte déboule maintenant au reaching et cherche à gagner des latitudes un peu plus clémentes, en espérant accrocher un zeste d'alizé… Si les températures se réchauffent, l'humidité permanente est alimentée par les étraves qui jouent les perce-vagues. L'eau balaie les ponts des navires et ce n'est pas encore l'heure de faire sécher le linge…


Le repos dominical est une notion toute relative pour les concurrents de la Transat Jacques Vabre. Mis à part peut-être un certain œcuménisme dans le discours des navigateurs et l'expression de quelques vœux pieux, rien ne distingue ce jour des autres de la semaine. En mer, le temps n'a plus la même valeur et les remous du monde terrestre, tel un match de football couperet pour l'équipe nationale, parviennent assourdis aux oreilles des marins qui n'entendent, le plus souvent, que la musique lancinante de la quille qui vibre, des étraves qui plongent dans l'eau ou de l'eau qui ruisselle sur le pont. D'autant qu'à bord de chaque bateau, la consigne est claire : il faut pousser les feux… Pour les premiers, creuser si possible un petit peu plus l'écart permettrait de s'assurer une petite marge de sécurité et conjointement un certain confort psychologique. Pour leurs poursuivants, mettre du charbon est encore le meilleur moyen de ne pas laisser s'instaurer des gamberges toujours contreproductives. Tous ont plus ou moins réglé leurs soucis techniques et savent que pendant quelques jours, c'est la vitesse qui deviendra le premier facteur de gains ou de pertes.

Attendre son heure
Chez les IMOCA, Safran continue de mener la danse, mais sa marge de manœuvre reste étroite devant le mordant de ses poursuivants. Mike Golding et Javier Sanso (Mike Golding Yacht Racing) sont ainsi en train de démontrer que l'absence de financement et une préparation raccourcie n'ont en rien entamé leur appétit de victoire. Kito de Pavant et François Gabart (Groupe Bel) restent à l'affut et pour quelques jours, il serait étonnant d'observer beaucoup de bouleversements au sein des classements. A leurs trousses, ils sont cinq monocoques à se tenir en un peu plus de cent cinquante milles. De Hugo Boss, le plus à l'ouest à Foncia l'oriental, le jeu devrait être serré jusqu'au bout, d'autant que si tous convergent vers l'arc antillais, il existe un décalage latéral de plus de 350 milles. Dans ce petit groupe Veolia Environnement peut, soit s'enorgueillir d'une stratégie remarquable depuis le début de course, soit regretter son avarie de rail de grand-voile, c'est selon. Verre à moitié plein, à moitié vide, c'est avant tout une question de regard, selon qu'on est d'une nature plus ou moins optimiste.

Chez les Multi50, Crêpes Whaou ! continue son cavalier seul. Ses poursuivants sont relégués maintenant à plus de 500 milles. La bagarre pour la deuxième place qui oppose Lalou Roucayrol et Amaiur Alfaro (Région Aquitaine Port-Médoc) d'une part, Victorien Erussard et Loïc Féquet (Guyader pour Urgence Climatique) reste intense. D'autant que l'équipage des deux Malouins a dû subir des vents proches des 50 nœuds, dans un front secondaire généré par la dépression qu'ils avaient pris soin d'éviter. Le jour du seigneur est parfois ingrat pur ses ouailles.


Classement à 17 heures :

Multi 50 :
1 Crêpes Whaou ! (FY Escoffier – E Le Roux) à 3347,6 milles de l'arrivée
2 Région Aquitaine Port-Médoc (Lalou Roucayrol – Amaiur Alfaro) à 547,8 milles de l'arrivée
3 Guyader pour Urgence Climatique (V Erussard – Loïc Féquet) à 581,8 milles du premier

IMOCA 60
1 Safran (M Guillemot – C Caudrelier) à 2824,5 milles de l'arrivée
2 Mike Golding Yacht Racing (M Golding – J Sanso) à 53,7 milles du premier
3 Groupe Bel (K de Pavant – F Gabart) à 65,4 milles du premier
4 Hugo Boss (A Thomson – R Daniel) à 199,7 milles du premier
5 1876 (Y Parlier – P Rivero) à 267 milles du premier

Source : Transat Jacques Vabre