5 263 milles réellement parcourus, soit 533 milles de plus que la distance théorique de cette Transat. La trajectoire a été superbe et c’est à l’impressionnante vitesse moyenne de 12,46 nœuds que le trio Safran – Guillemot - Caudrelier Benac a emporté cette victoire désirée de bout en bout par Groupe Bel. Retour sur un parcours gagnant.
Crédit : M.Mochet / AFP
Dimanche 8 novembre
14h30 : le coup de canon libérateur est donné du Havre pour les 14 monocoques engagés dans la Transat Jacques Vabre direction le Costa Rica.
Lundi 9 novembre
La Manche a été avalée d’un trait sous gennaker ou sous solent, par un vent de nord qui a soufflé jusqu’à 30 nœuds. La grande histoire du jour est la traversée d’une dorsale anticyclonique, mais c’est surtout l’heure du premier et plus important choix stratégique de la course. Dans la nuit, Foncia est le leader d’un groupe qui met cap au sud. BT est premier, il choisit une route ouest, tout comme Safran et quelques autres. Le lendemain, la flotte des 14 concurrents est scindée en deux groupes presque égaux.
Jeudi 12 novembre
A la mi-journée, Safran s’empare de la pole position au détriment de BT. Il ne la lâchera plus… Depuis 48 heures, les passages de front se succèdent, l’anémomètre descend rarement en dessous des 30 nœuds, la mer est démontée. Le lendemain matin, Marc et Charles ont accentué leur avance sur l’ensemble de leurs poursuivants alors qu’il y a 55 nœuds établis. Une déferlante aura raison de la solidité de BT, avec un équipage heureusement hélitreuillé rapidement. Lors de la conférence de presse d’arrivée, Marc dira : « Avec Charles, nous avions la maturité suffisante pour aller chercher cette grosse dépression et en Safran, nous avions toute confiance ».
Dimanche 15 novembre
La jonction avec l’alizé est faite, le mauvais temps est derrière, tout comme l’ensemble de la flotte. Les sudistes payent l’addition de leur option : 300 milles de retard pour le premier d’entre eux, Foncia. Ils ne sont plus que deux à s’accrocher au sillage de Safran : Groupe Bel est à 20 milles, Mike Golding Yacht Racing à 30. Après une première semaine passée principalement au près serré, une course de vitesse pure, au portant, commence.
Vendredi 20 novembre
Marc et Charles entrent en mer des Caraïbes après 11 jours et 18 heures alors que le jour n’est pas encore levé de ce côté de l’Atlantique. Le passage dans le canal des Saintes, entre Guadeloupe et Dominique, ne sera pas de tous repos. Empannages et grains puissants compliquent la tâche. Dans la bataille, le grand spi blanc rendra l’âme, ce sera la seule avarie majeure de toute la course. En fin de journée, le bilan reste néanmoins positif : Groupe Bel est toujours relégué à 50 milles. Mike Golding Yacht Racing a depuis longtemps décroché et le clan des sudistes, toujours emmené par Foncia, est à plus de 500 milles.
Crédit : JM Liot
Lundi 23 novembre
La pointe nord du Venezuela a été contournée à plus de 18 nœuds de moyenne, avec pas moins de six empannages à la clé. A une telle vitesse, la navigation ne peut être reposante et le stress, lié à une possible casse, est permanent. Mais le résultat est là : Groupe Bel pointe au classement de 8 heures à 90 milles de Safran, l’arrivée est à moins de 200 milles. Juste après débute une impitoyable partie de cache-cache alors que l’alizé n’est plus qu’un souffle parsemé de grains sous un ciel zébré d’éclairs. Les deux possibles vainqueurs ont déclenché le mode furtif, histoire de mettre un peu plus les nerfs à rude épreuve.
Mardi 24 novembre
L’attente à terre est longue, en mer, cela tourne presque au supplice. Quand Safran coupe dans la nuit noire la ligne d’arrivée, les premiers mots de Marc résumeront à eux seuls les 15 jours et 19 heures passés en mer. « On est épuisé, je ne me suis jamais autant donné sur une course ». Charles, lui, aura ses mots. « Je savais que Safran était un bateau exceptionnel. On a réussi à être à sa hauteur ».
Source : Safran