© Jean-Marie Liot / DPPI / Safran
La bataille tactique reprend ses droits. Malgré les bobos, les petits soucis techniques inévitables quand on affronte depuis plusieurs jours du gros temps, les concurrents sentent bien qu'une première phase est en train de se terminer. Pas de certitude absolue, mais certains se plaisent à croire qu'ils ont peut-être pris un coup d'avance sur quelques uns de leurs plus sérieux adversaires. Evidemment, bien des regards convergent vers l'équipage de Foncia : Michel Desjoyeaux et Jérémie Beyou qui ont été les premiers des IMOCA à prendre la route du sud ont entrainé dans leur sillage avec un léger décalage quelques ténors parmi lesquels Vincent Riou et Arnaud Boissières (Akena Vérandas) ou bien encore Sydney Gavignet et Sam Davies (Artemis Ocean Racing). Et ils accusent aujourd'hui plus de deux cents milles de retard sur Safran, le nouveau leader.
IMOCA : mystère et boule de gomme
Et dans le petit groupe des méridionaux, le doute s'insinue. Le choix de cette route se justifiait par la volonté de préserver le matériel et les hommes plutôt que de venir tenter le diable… Une attitude qui tient autant à la recherche de performance qu'à cette volonté d'amener de l'autre côté de l'océan un voilier en bon état. Mais au final, les conditions près du centre de la dépression semblent avoir été moins rudes que prévues. Les jugements sont cependant faciles quand on observe de terre les routes de ces navigateurs, en oubliant la réalité de la vie quotidienne à bord. Car si peu se plaignent, nombre de marins finissent par dévoiler les tracas qui les assaillent. Avarie de têtière de grand-voile pour Artemis et chute dans le bateau pour Sam Davies qui se devait de reprendre quelques forces, perte de la girouette pour Aviva, moteur noyé pour 1876, la traversée de l'Atlantique n'a rien d'une partie de plaisir.
Pour autant, les hommes du centre aimeraient bien voir se décanter la situation plus rapidement. François Gabart (Groupe Bel), tout en étant satisfait de la position médiane de l'équipage qu'il forme avec Kito de Pavant remarquait, néanmoins, que les hommes du sud n'avaient pas été freinés autant qu'il l'avait espéré. Quand la fatigue physique commence à se faire sentir, on aimerait pouvoir glaner quelques certitudes supplémentaires quant à ses choix de route. Le jeu reste toujours ouvert si l'on considère que depuis le début de la course, on a déjà assisté à quatre changements de leader en autant de jours, ce qui témoigne bien de l'âpreté de la bataille.
Classement à 17 heures :
IMOCA 60
1 Safran à 3656 milles de l'arrivée
2 BT à 4,3 milles du premier
3 Mike Golding Yacht Racing à 24,4 milles du premier
4 Veolia Environnement à 40,5 milles du premier
5 Groupe Bel à 40,8 milles du premier
Source : Transat Jacques Vabre