Depuis 10 jours, Marc et Charles tiennent ferme les commandes de la course, comme ils tiennent ferme la barre d’un Safran survolté. L’arrivée se profile à l’horizon. Il reste moins de deux jours de mer pour rallier Puerto Limon.
Pas de vacation en ce dimanche avec l’équipe à terre. Marc et Charles ont d’autres priorités alors qu’ils foncent dans la nuit noire à 16/18 nœuds de moyenne. Depuis plus de trois jours, avant leur entrée en mer des Caraïbes, ils sont « tout feu tout flamme » pour aller au bout d’eux-mêmes ! Pour glisser au mieux sous spi, avec des périodes de vent dépassant les 30 nœuds, Safran demande une attention de tous les instants. Une navigation sur le fil du rasoir où le moindre relâchement peut se traduire par une sortie de route… A ces vitesses, soixante milles ce n’est que trois heures d’avance. Alors Marc et Charles se relaient sans cesse à la barre, la confiant seulement au pilote le temps d’un énième réglage.
L’alizé devrait faiblir
Plus que 500 milles à parcourir et une route sous très haute tension, même « s’il n’y a aucun coup à faire », selon Sylvain Mondon. Depuis 24 heures, Safran bénéficie de l’accélération de l’alizé créée par la pointe nord du Venezuela, accélération que Marc et Charles sont allés chercher, explique Sylvain. Progressivement, le vent va faiblir, pour 8 à 12 nœuds lors des derniers 100 milles ».
De plus en plus vite
Une Transat n’est jamais tout à fait comparable à une autre, météo oblige. Mais les temps de référence existent et Safran vient de les faire voler en éclat. Vers midi aujourd’hui, il a franchi la longitude de Cartagena (Colombie), port d’arrivée de la Jacques Vabre de 1993 à 1999, après 13 jours et 22 heures de mer. Il y a dix ans, le vainqueur dans la classe IMOCA, le duo Coville-Jan, avait mis 19 jours et 17 h pour le même parcours (seule différence : une bouée à contourner au niveau de Saint-Barthélemy). Six jours gagnés en dix ans, la différence de potentiel due au progrès de l’architecture et aux matériaux utilisés saute au yeux.
Premier en temps réel ?
Pour enfoncer le clou, un dernier constat : Safran tient même la dragée haute face aux multicoques 60 pieds de la grande époque, soit Fujicolor II (Peyron/Proffit, vainqueur en 1999 en 15 j et 19 h) et Primagaz (Laurent et Yvan Bourgnon, vainqueur en 1997 en 14 j et 7 h). Il est vrai que pour eux la route était plus longue : ils avaient emprunté le même chemin que celui pris par le trimaran de 50 pieds Crêpes Whaou, obligé de passer dans le sud de la Barbade. Pour l’instant, Safran, avec 100 milles d’avance au classement de 11 heures, réussit à contenir les assauts de ce dernier, ce qui n’est pas un mince exploit. Une victoire en temps réel, uniquement symbolique, se joue. Affaire à suivre.
Source : Safran
Transat Jacques Vabre / Safran attendu à Puerto Limon dans deux jours (Vidéo)
Publié par
ScanVoile
le
11/22/2009 05:53:00 PM
Libellés :
IMOCA
,
Safran
,
Transat Jacques Vabre
,
Vidéo