C’est dans le vif du sujet qu’a débuté ce 11 novembre pour la flotte de la Transat Jacques Vabre 2009. La dépression placée au centre des conversations depuis plusieurs jours a pris ses aises et déployé sa violence. Résultat, après une parenthèse « confortable » au portant hier, la sanction est tombée en début de nuit entraînant dans son sillage des vents de 30 à 35 nœuds, une mer désordonnée et une navigation au près sous voilure très réduite. Dans ces conditions, au Nord, on assume ses choix et on courbe l’échine, quand les partisans de la voie sudiste se réjouissent d’échapper au brassage permanent. Dans les faits, le duo Sébastien Josse et Jean-François Cuzon joue les premiers rôles chez les Imoca et le Multi50 de Franck-Yves Escoffier et Erwan Le Roux tient bon la cadence.
Changement de rythme et d’horizon à bord des bateaux de la Transat Jacques Vabre. Comme une première embûche sur la route entre Le Havre et le Costa Rica, la dépression attendue par tous et redoutée par beaucoup s’est solidement calée sur l’Atlantique, infligeant aux concurrents un premier examen de passage trois jours après le départ. Les gennakers ont ainsi été remisés dans les soutes à voiles, faisant place à un Orc dont l’évocation suffit à laisser entrevoir un tableau particulièrement chahuté. La grand voile a perdu en surface, la prise systématique de deux ris lui permettant de gagner en sécurité et en préservation. A bord des monocoques, on se dit qu’il y aura des jours et des heures meilleurs et on prend son mal en patience sur un mode penché. Dehors la mer se déchaîne, le bateau tape et le vent monte en puissance ; alors on s’adapte et on joue la prudence. Difficile dans ces conditions de garder un rythme de vie acceptable d’autant qu’à ce moment du jeu, les marins ne sont pas encore tout à fait installés dans leur histoire. Il faut donc se forcer… à dormir, à manger et se dire qu’on a connu pire. Fortement déséquilibrée chez les Imoca, la navigation se fait brutale chez les Multi50. A bord de l’un des derniers nés de la série, le Crêpes Whaou ! des leaders Escoffier-Le Roux, la compensation est le maître mot pour les hommes quand la machine tape violemment après chaque vague. Mais de l’avis des marins, le « bébé » tient le choc et ne pouvait finalement rêver meilleur bizutage. Obtenant ce matin encore la faveur du classement, gageons que le tenant du titre regardera d’un œil averti la route nordiste du duo aquitain Lalou Roucayrol – Amaiur Alfaro, revenu dans la nuit à 5,5 milles du premier, à la faveur d’un positionnement plus proche de la route directe.
Les surprises et le dénouement de certaines intrigues sont à attendre pour les heures à venir. C’est en effet à 11 heures, que Pachi Rivero et Yves Parlier sortiront du mode furtif et feront leur retour sur les écrans de contrôle. Quel aura été le choix du duo franco-espagnol ? Affronter le phénomène de face ou le contourner en optant pour le mode de vie sudiste ? Du côté de ceux qui n’ont pas encore choisi d’user de ce joker, de premiers éléments de réponse devraient également tomber. Les premiers du moment le seront-ils toujours dans les prochains jours ou l’inspiration assumée des complices Desjoyeaux-Beyou l’emportera-t-elle ? Décidément, ce 11 novembre n’aura rien d’un jour férié sur la Transat Jacques Vabre.
Classement du 11/11/2009 à 11:00
Monocoques IMOCA
1-BT
2-SAFRAN
3-VEOLIA ENVIRONNEMENT
Multicoques Class Multi50
1-CRÊPES WHAOU !
2-REGION AQUITAINE-PORT MEDOC
3-GUYADER POUR URGENCE CLIMATIQUE
Source : Transat Jacques Vabre