Sébastien Josse – BT – 1er au classement Imoca de 5h
« Ca secoue à bord de BT ! On a entre 30 et 35 nœuds et une mer pas très organisée donc effectivement ça gigote un petit peu mais il y a eu pire. Ca devrait se renforcer un peu au passage du front, on aura 40 nœuds mais ça ne devrait pas durer trop longtemps. Là nous en sommes au tout début, c'est encore correct, on est assez content. On n'a pas spécialement changé notre rythme car de toutes façons on n'a pas vraiment de quarts précis depuis le début. On a réussi à bien s'alimenter, on s'est fait double ration pendant qu'on était au portant. On est sur notre option, on va jusqu'au bout. On a un plan d'attaque, ce n'est pas parce que Michel est allé dans le sud que nous aussi on doit aller dans le sud, chacun son option ! Ca y est, les options se sont dessinées pour tout le monde. Ce qui est important c'est qu'on soit dans le paquet, on n'est pas tout seul, le fait d'être en pôle position n'est pas le plus important ».
Roland Jourdain – Veolia Environnement – 2ème au classement Imoca de 5h
« On commence à entrer dans le vif du sujet, on a dépassé la trentaine de nœuds. Ca y est on est passé du caleçon au string ! Les conditions sont conformes à ce qui nous avait été annoncé. Mais finalement la nuit n'a pas été trop désagréable non plus, c'était étoilé et puis on a mangé notre pain blanc pendant la transition entre le portant et le près. Et maintenant les conditions devraient monter encore un peu. On ne fera pas plus nord pour ne pas en prendre plus mais je ne peux pas dire exactement ce qu'on aura car on n'a pas encore les fichiers du matin. J'espère qu'on n'aura pas au-dessus de 38-40 nœuds. A priori on a un bateau sous notre vent, dans notre nord, nord-est, je pense que c'est Safran. Les jours qui viennent vont être difficiles pour le matos et pour la météo elle-même. Car après cette dépression il y en aura une autre, raisemblablement nerveuse aussi… Une fois sortis de ce système j'espère qu'on pourra descendre tranquillement. Mais c'est sympa, il y a plein de questions ouvertes. C'est Jean-Luc qui défriche les problèmes en majorité, c'est lui le spécialiste de la météo. Mais on en discute entre nous, on regarde les stratégies ensemble. On se force à respecter des horaires fixes pour s'alimenter car le premier jour on n'a pas été très bon. Mais là ça va on commence à être bien dans le rythme ».
Franck-Yves Escoffier – Crêpes Whaou ! – 1er au classement Multi50 de 5h
« On ne penche pas beaucoup, mais nous par contre on a le bruit et les atterrissages forcés… J'essaie de faire du sud pour m'écarter du mauvais temps. On marche à 12/15 nœuds et on a 27 ou 28 nœuds de vent avec 3 - 4 mètres de mer. Le pic arrivera dans 1heure ½ - 2 heures. Ca devrait aller jusqu'à 35 – 40 nœuds et on aura sans doute 3 heures délicates dans une mer assez forte. Pour l'instant je suis hyper satisfait de mon bateau dans ces conditions. J'ai déjà navigué dans des mers plus grosses mais ça n'a rien à voir quand le soir tu rentres chez toi ! En tous cas le pilote marche à merveille, il ne fatigue pas lui et ne fait pas d'erreur, il barre beaucoup mieux que nous et ça c'est une grosse satisfaction par rapport à ce que j'avais avant. Erwan est sous la véranda avec l'écoute de grand voile à la main et moi en cabine. On a dormi aujourd'hui au moins 3 ou 4 heures chacun, on a moins froid, la température de l'air s'est déjà légèrement améliorée en descendant dans le sud ».
Victorien Erussard (Guyader pour Urgence Climatique) par mail :
Splatch et badaboum
C'est l'enfer mais on tient le coup ! On a passé une bonne nuit dans la piaule ! Les conditions sont comme tout le monde vous le dit : mauvaises, hachées, musclées et nous on est rincé !
Usés par le bruit des vagues et du vent et surtout des 3 coques qui font badaboum toutes les 5 secondes. Si tu comptes, ça fait 16 h que l'on est au près ce qui fait une moyenne de 11520 badaboum. Mais il y a les petits badaboum et les gros badaboum ! Moi, j'aime pas les gros, ils me font peur pour le bateau. Quand il y a un gros badaboum, il est en général accompagné d'un énorme splatch ! Ce Splatch est tout simplement une cinquantaine de litres d'eau qui s'explose dans le cockpit et là, il faut être rusé et malin ! Il faut s'accroupir sous le roof ! Sinon !!! Bref, ça fait 1152 splatch à raison d'un gros badaboum toutes les 10 vagues. Si je suis si récurrent, c'est pour que vous compreniez que ça l'est beaucoup pour nous ! Et en plus d'être stressant, c'est physiquement très fatiguant car nous contractons le corps en permanence ! Surtout les abdos et le bassin !
Bon, allez, j'y retourne, ça me manque déjà !
Source : Transat Jacques Vabre