Arrivées mouvementées et pluvieuses à Puerto Limon pour les quatre bateaux encore en bagarre pour la cinquième place. Entre W Hotel et Veolia Environnement, tout s'est joué dans les derniers milles avec une différence de moins de cinq minutes sur la ligne d'arrivée. Pour la septième place, la lutte au couteau entre Aviva et Akena Vérandas a tourné finalement à l'avantage de Vincent Riou et Arnaud Boissières. Et pourtant, quelques heures avant l'arrivée Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias, tout comme Dee Caffari et Brian Thompson pensaient avoir partie gagnée. A rebours de toutes leurs certitudes, les circonstances en ont décidé autrement.
Le ciel était de méchante humeur ce matin sur les quais de Puerto Limon : c'est sous une pluie diluvienne que les bateaux en lutte pour la cinquième place se sont présentés sur la ligne d'arrivée. Tout le monde attendait Veolia Environnement, quand la voile de W Hotels est apparue derrière la jetée du port de commerce, à la surprise générale. Pourtant Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias pensaient avoir fait le plus dur en virant de bord opportunément dans un grain la nuit dernière. Au premières heures de la matinée (en heure française), ils possédaient encore une avance de cinq milles sur leurs adversaires… Leur joli monocoque rouge avançait tranquillement vers la ligne quand sous un grain, ils ont vu revenir à leur vent, Alex Pella et Pepe Ribes lancés comme une fusée… Le temps qu'ils reprennent à leur tour du vent, le tandem espagnol était repassé devant et réussissait à conserver cet avantage jusque l'arrivée. Beaux joueurs, mais un peu estourbis par ce coup du sort, Roland et Jean-Luc choisissaient de s'en remettre à une leurs armes favorites, l'humour… Sur le ponton, ça chambrait sec et le sourire radieux d'Alex Pella était peut-être le meilleur baume au cœur de leurs adversaires malheureux du jour. Quand on peut faire plaisir…
Bis repetitae
C'est un peu le même scénario qui se répétait, trois heures plus tard, quand Akena Vérandas soufflait, au nez et la barbe de l'équipage d'Aviva la septième place dans les derniers milles. Arnaud Boissières et Vincent Riou, longtemps relégués en queue de peloton n'ont eu de cesse de se dire que toute place était bonne à prendre après une option sud qui les avait plongés dans les profondeurs du classement. Sur les quais, Jean Le Cam accompagné d'Yves Le Blévec attendait son pote Vincent qui va, maintenant, pouvoir se consacrer pleinement à la préparation de son nouveau bateau pour le Vendée Globe 2012.
Et pourtant, rien n'était gagné puisque Vincent et Arnaud naviguaient sans leur solent depuis plusieurs jours, un handicap certain dans le petit temps. C'est à la faveur d'un bord radical dans les derniers milles qu'ils ont réussi à prendre le meilleur sur les deux Britanniques. Le temps bas et gris qui régnait sur Puerto Limon aurait pu faire penser aux sombres heures de Waterloo plutôt qu'au soleil d'Austerlitz, mais l'histoire avait décidé, cette fois-ci, de ne pas repasser les plats… Qui sait si la morale répétée de cette arrivée ne vas donner des idées aux deux Multi50 encore en bagarre pour la deuxième place. Lalou Roucayrol (Région Aquitaine Port-Médoc) montrait en tous les cas ce matin une détermination intacte, tandis que Victorien Erussard (Guyader pour Urgence Climatique) continuait de jeter un œil dans le rétroviseur, histoire de garder son adversaire à distance. Histoire que Puerto Limon ne devienne pas, une nouvelle fois, le juge de paix versatile d'une traversée de l'Atlantique de plus de trois semaines.
Ils ont dit :
Alex Pella, W Hotels, 5ème au classement IMOCA
« C'était notre première course en double avec Pepe sur un IMOCA et le fait d'arriver cinquième est vraiment une belle satisfaction. Les dernières heures ont été incroyables avec Veolia Environnement. On ne savait pas où ils étaient, on l'a su seulement ce matin. On était tous en furtif mais avec Veolia on s'est vu toute la nuit. Entre nous deux, ça n'a pas servi à grand-chose. Nous venons de faire un très bon entraînement pour la Barcelona World Race. Nous sommes très contents d'être venus sur cette course. Notre classement est un très bon classement pour nous ! »
Roland Jourdain, Veolia Environnement, 6ème au classement IMOCA
« Avant on avait les Anglais maintenant on a les Espagnols ! C'était rude ! On s'est éclaté parce qu'il y avait une belle bagarre pour la première place dans le deuxième groupe ! C'était intense et riche en tout. On savait que ce parcours serait plus varié au niveau des conditions, ça a vraiment été le cas. Nous avons même eu le droit à une petite escale technique, on aime bien avec Jean Luc ! C'est pour ça qu'on envisage de faire des courses par étapes. On aurait bien aimé jouer en première classe.
Cet arrêt technique, on aurait aimé s'en passer. On ne pensait pas que ce serait aussi douloureux. On était optimistes mais on a vu le tain passer. Marco va vraiment très vite. D'accord ils ont pris la bonne direction, les bonnes options mais ils vont vraiment très vite.
Hier matin c'était l'enfer, on attendait du vent d'est et du nord et en fait on a eu du sud. Derrière on a vu un bateau qu'on a réussi à larguer. Hier soir, on l'a retrouvé et on a empanné. Dans un grain, on a viré et on leur a mis 5 milles. Et ce matin, on arrivait tranquille et on a vu un bolide arriver à fond, on a cru que c'était un bateau à moteur ! Ce n'est pas poli ! On voit bien que Veolia a des trous par rapport aux bolides neufs. On arrive encore à faire des coups parce que je connais la mobylette mais c'est frustrant quand même. »
Arnaud Boissières, Akena Vérandas, 7ème au classement IMOCA
«Je suis très content d'avoir navigué avec Vincent. J'ai vraiment pu me familiariser avec le bateau, même si sur ces engins, on peut continuer des jours et des jours, il ya toujours à apprendre. Même si le classement ne correspond pas à nos espérances, je garde des bons souvenirs de cette Transat, notamment certains surfs à plus de vingt nœuds. Il existe vraiment une différence de puissance entre mon ancien bateau et celui-là. »
Dee Caffari, Aviva, 8ème au classement IMOCA
« Je suis vraiment contente que Brian, Aviva et moi soyons arrivés au Costa Rica. Ça a été une course difficile, non seulement du fait de la météo extrême de la première semaine mais aussi à cause de nos problèmes permanents avec le générateur et le manque d'électricité à bord qui en a découlé. Naviguer avec Brian a été une super expérience, nous nous sommes bien entendus à bord et nous sommes soutenus dans les moments plus difficiles ! »
5°/ W HOTELS Alex Pella - Pepe Ribes
Arrivé le 27/11/2009 à 12:41:44, en 18 jours, 22 heures, 11 minutes et 44 secondes à la vitesse moyenne de 10.41 noeuds.
6°/ VEOLIA ENVIRONNEMENT Roland Jourdain - Jean Luc Nélias
Arrivé le 27/11/2009 à 12:46:00,en 18 jours, 22 heures, 16 minutes et 0 secondes à la vitesse moyenne de 10.41 noeuds.
7°/ AKENA VERANDAS Arnaud Boissières - Vincent Riou
Arrivé le 27/11/2009 à 15:50:12, en 19 jours, 1 heures, 20 minutes et 12 secondes à la vitesse moyenne de 10.34 noeuds.
8°/ AVIVA Dee Caffari - Brian Thompson
Arrivé le 27/11/2009 à 16:17:12, en 19 jours, 1 heures, 47 minutes et 12 secondes à la vitesse moyenne de 10.33 noeuds.
Crédits : © MOCHET Marcel / AFP
Source : Transta Jacques Vabre
Transat Jacques Vabre / Les arrivées s'enchainent à Puerto Limon
Publié par
ScanVoile
le
11/27/2009 07:48:00 PM
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