Transat Jacques Vabre / Crêpes Whaou ! vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2009 !

Après 15 jours, 15 heures, 31 minutes et 50 secondes de course, Crêpes Whaou! a coupé la ligne d'arrivée de la Transat Jacques Vabre à 5 heures, 31 minutes, 50 secondes (heure de Paris), soit 22 heures 31 minutes 50 secondes (heure Puerto Limon).

© MOCHET Marcel / AFP


Extraits de la conférence de presse de Crêpes Whaou !
Quelques instants après leur arrivée à Puerto Limon et après un accueil particulièrement festif et chaleureux, Franck-Yves Escoffier et Erwan Le Roux se sont prêtés au jeu des questions des journalistes français et costariciens à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse. Retour sur les propos des vainqueurs en Multi50.

Quels ont été les temps forts de cette Transat Jacques Vabre 2009 ?
Franck-Yves Escoffier : « Les temps forts de cette course ? On va commencer par l’arrivée parce qu’avoir une arrivée comme celle-ci avec un tel accueil est extraordinaire. On a eu des accueils sympas mais ici à Puerto Limon, entre le feu d’artifice, le monde sur le quai... C’était un grand moment.
Le départ est aussi quelque chose d’intéressant. Il y a toujours ce petit taux d’adrénaline qu’il faut avoir quand on est compétiteur. Je crois qu’on a pris le meilleur départ en Multi 50 d’ailleurs. Il y a eu un moment fort hier également, quand on a failli retourner le bateau. Ca n’était pas drôle. J’en souri maintenant mais rétrospectivement je me dis qu’on n’est pas passé loin. Erwan qui est plus jeune que moi a dû me freiner à certains moments.

Erwan Le Roux : « Il y a eu des moments forts sur l’arrivée et au départ. Le chavirage d’Actual a été un moment fort, particulièrement déstabilisant. Mais je crois que le moment le plus fort a été le bord de reaching qu’on s’est fait sur l’Atlantique. C’était fabuleux, le bateau volait sur l’eau. C’était magique.

© MOCHET Marcel / AFP

Nous vous êtes-vous pas un peu ennuyés faute de concurrence ?
Franck-Yves Escoffier : « En 2002, j’avais propose à mon partenaire d’aller sur le Vendée Globe. J’avais fait du Figaro et du Tour de France à la Voile. J’avais vraiment envie de courir avec des pratiquants de la monotypie. J’ai donc décidé de faire du Multi 50 et de tout faire pour lancer cette classe. On était sur le point de réussir à la faire décoller, avec de nouveaux arrivants. Malheureusement, ces deux nouveaux bateaux ne sont pas à l’arrivée. On a manqué un peu de concurrence mais il ne faut pas oublier Guyader pour Urgence Climatique. C’est un équipage très bon. En multicoque on n’a rien à leur apprendre. Ils n’ont pas encore les finances pour faire un bateau comme Crêpes Whaou ! et je leur souhaite de trouver. J’espère qu’avant que je ne quitte cette classe, il y aura une vraie flotte de bateaux comme le notre.
Je veux aussi rappeler que faute de concurrence en Multi 50, l’objectif a été de se dire qu’on avait de quoi jouer avec les Imoca et arriver avant eux. Nous nous sommes bien battus pour ça.

Quels sentiments avez-vous éprouvé à l’arrivée ?
Erwan Le Roux : « C’est toujours un moment très émouvant de retrouver sa femme et sa petite fille. Cette arrivée est l’aboutissement d’un projet. Elles l’ont subi toute l’année et je veux vraiment les remercier de supporter mes absences.
On ne s’attendait pas à un tel accueil. Quand on arrive de la mer, on ne voit pas ce qu’il se passe. Cette arrivée était magique, tout ce monde, toute cette musique. Ca restera certainement longtemps un grand moment.

Quels ont été les moments les plus difficiles ?
Erwan Le Roux : « Il y a eu des moments difficiles pour les passages de perturbations, quand on est allé chercher les fronts à trois reprises. Après un passage de front, la mer est chaotique, énorme. Le bateau souffre beaucoup et on souffre avec lui. Ce sont toujours des moments très difficiles.

Crêpes Whaou ! est un bateau neuf qui disputait sa première transat, à l’arrivée il ne semble pas avoir subit beaucoup de dégâts. Qu’en est-il vraiment ?
Erwan Le Roux : « Le bateau a souffert. Extérieurement il n’y a pas grand-chose, c’est surtout intérieurement. Le moteur n’a pas tenu et c’est le seul gros souci que nous avons rencontré. Dans les grosses dépressions, il s’est désolidarisé de la coque. C’est un gros souci qui aurait pu se terminer très très mal. Pour le reste, ce ne sont que de petites choses

Franck-Yves, pouvez-vous dire un mot sur Erwan ?
Franck-Yves Escoffier : « En 2005 j’avais embarqué mon fils aîné. Il fallait trouver quelqu’un qui soit un peu de la même trempe que Kevin, avec qui je puisse m’entendre. Quelqu’un qui travail sur un bateau, qui s’investit, il me semble normal de lui proposer de naviguer ensuite, c’est la carotte. Je connaissais peu Erwan avant qu’il n’intègre mon projet. Je n’avais navigué qu’une seule fois avec lui aux Antilles. Mais j’aimais son côté peu bavard et je savais que c’était un très bon barreur. Je ne suis pas très calé en informatique, je suis un ancien pêcheur ! Je suis un autodidacte, Erwan également mais il est très performant en informatique. Ca s’est très bien passé ave Erwan. On ne peut pas gagner une course comme ça, en ayant cravaché comme on a cravaché ces derniers jours sans s’entendre très bien.

Erwan, un mot sur Franck-Yves ?
Erwan Le Roux : « Franck-Yves est quelqu’un que j’ai appris à connaître et c’était fabuleux parce j’ai appris plein de choses avec lui en mer. C’est un grand marin. J’ai pris beaucoup de plaisir à naviguer avec lui et je suis prêt à repartir avec lui sans aucun problème".

Source : transat Jacques Vabre