Record / La tête en bas mais un moral à toute épreuve pour Cammas et ses hommes

Amarré à quai dans le port de Cape Town depuis samedi dernier, Groupama 3 ne repose pas en paix, loin s'en faut. A peine arrivée, l'équipe technique, descendue de sa base lorientaise et dirigée par Yann Mérour, prenait les choses en main avec l'aide de l'équipage. L'analyse structurelle de l'avarie et les constatations faîtes sur place par les spécialistes du composite confirment qu'il faudra bien une semaine de travaux pour que Groupama 3 puisse prendre la mer, cap sur Brest pour un nouveau stand by qui devrait débuter le 1er janvier 2010.


Crédit : Alain Paulhac / Welcome on Board

Profitant des moyens techniques de la base Shosholoza (engagée dans la 32ème édition de la Coupe de l'América), Pierre Tissier, Sandy Blanalt, Sarah Lynch et Eric Beylot oeuvrent dans le flotteur bâbord de Groupama 3. Sous une chaleur sèche accablante mais propice au travail du carbone, ils ont commencé par découper la cloison défectueuse puis construire sa remplaçante : « Ce n'est jamais facile de travailler dans un espace aussi réduit. Par chance, cette cloison est très proche de la trappe d'accès. Cela nous permet de sortir régulièrement la tête pour prendre l'air. Mais c'est vrai qu'il fait chaud ! » relate Eric Beylot qui en viendrait presque à regretter le temps maussade qui règne en Bretagne.

Venus de Johannesburg, trois spécialistes de l'analyse infra rouge ont inspecté la zone touchée sans relever de dommages induits. Un bon point selon le skipper de Groupama 3 qui ne quitte que rarement son téléphone, en contact régulier avec son bureau d'études, les architectes du cabinet VPLP et HDS : « En refaisant tourner leurs ordinateurs, ils se sont rendus compte que le cas de charge qui nous intéresse aujourd'hui n'était pas prévu pour dépasser six tonnes. Or, les conditions de navigation qui étaient les nôtres ont très certainement produit des efforts supérieurs. C'est pour cette raison que nous allons également renforcer la cloison opposée, celle du flotteur tribord » explique Franck.

Car, pour le reste, Groupama 3 est en parfait état, prêt à reprendre la mer, à se relancer à l'assaut de ce fameux Trophée Jules Verne dont on saisit encore mieux la valeur : « Il est clair que pour avoir une chance de le battre, il faut aller vite. Mais aussi aller loin, ce que nous n'avons à ce jour pas réussi à faire. A nous maintenant de prouver que nous en sommes capables. Dès l'avarie, l'équipage au complet s'est déclaré volontaire. Je suis fier d'eux et aussi fier de Groupama 3 qui est un excellent bateau. Sans parler de mon fidèle partenaire Groupama qui, une fois de plus, nous apporte son soutien et sa confiance dans un moment difficile » conclut Franck Cammas.

Pendant ce temps, le reste de l'équipage rince l'accastillage et les cirés, range sa « maison » et inspecte de fond en comble le plan de pont. Certains bouts, comme ceux qui commandent la descente et la remontée des foils, sont usés et remplacés. Quand vient l'heure de la pause déjeuner, les discussions reviennent régulièrement sur quelques anecdotes vécues lors des 11 premiers jours de cette tentative de Trophée Jules Verne. Avec, à la clé, quelques éclats de rire qui démontrent, s'il en était besoin, à quel point ces dix hommes forment une équipe. Une vraiment belle équipe.

Source : Groupama