Record / Groupama 3 à Cape Town ce week-end

Groupama 3 a pu bénéficier de bonnes conditions ces dernières 24 heures pour faire route directe vers l'Afrique du Sud avec du vent portant sur une mer moins agitée. Les routages laissent entendre que Franck Cammas et ses neuf équipiers pourraient toucher terre dans la nuit de samedi à dimanche à Cape Town.

L'équipe technique de Groupama pourra alors commencer le chantier de réparation des cloisons de bras arrière afin de rallier Brest au plus tôt. En effet, lors de la vidéoconférence de ce jeudi midi, en présence de Gérard Petipas et Eric Loizeau, Franck Cammas annonçait que l'objectif était désormais de rejoindre Brest vers la mi-décembre, pour être en stand-by pour le début du mois de janvier. Une nouvelle tentative sur le Trophée Jules Verne est donc d'ores et déjà programmée pour l'équipage qui convoiera Groupama 3 début décembre sur les 6 000 milles qui séparent Cape Town de la Bretagne.


Crédit : Y.Zedda

Thomas Coville est aussi revenu sur l'ambiance à bord tant avant qu'après l'avarie, marquant son immense déception mais aussi son énorme envie de repartir au plus tôt...

« J'étais à la barre quand j'ai entendu un bruit étrange : ça n'était pas un grand crac. C'était plutôt un petit cliquetis, et ce moment-là, il faut être capable de le détecter comme étant anormal. Pour moi il n'y avait pas de doute. Sur un bateau, chaque bruit a une signification. Il y a dû en avoir d'autres auparavant, des bruits, mais on ne les a pas remarqués... J'ai demandé à Bruno Jeanjean d'aller voir sur place. Il était attaché parce qu'il était plutôt exposé avec les conditions musclées que nous avions à ce moment-là. Il a détecté une petite fissure qu'on a essayée de consolider, avant de finalement décider d'arrêter l'aventure, ou au moins de la reporter. Maintenant je dois vivre avec ça mais c'est comme quand tu démâtes : ça reste ancré en mémoire...


Le fonctionnement à bord est remarquablement organisé et quand il a fallu décider de l'avenir, Franck Cammas était très présent mais toujours en prenant les avis des équipiers impliqués... On était dans l'action, et quand tu es dans l'action sur un bateau, tu ne penses pas aux conséquences. Ce n'est que quand nous avons réussi à réparer la cloison que la déception nous a envahi : même la fatigue devient beaucoup plus lourde... Il ne faut pas se relâcher dans ces cas-là parce que ça peut devenir dangereux si tu ne fais pas attention ! Mais l'équipage est extrêmement professionnel avec un mental et une cohésion exceptionnels. C'est le très gros point positif du groupe : cette avarie n'a fait que renforcer ce rapport humain. Je suis fier de faire partie de cet équipage... ».

Source : Groupama