L'équipage de Groupama 3 est à poste depuis mercredi soir à Brest en vue d'une nouvelle tentative sur le Trophée Jules Verne. Franck Cammas et ses neuf équipiers quitteront le ponton du port du Château à 13h00 pour rejoindre la ligne de départ devant le phare de Créac'h.
En stand-by depuis le 1er novembre, Groupama 3 va finalement profiter très tôt d'une bonne fenêtre météo pour s'élancer autour du monde. Objectif : faire mieux que Bruno Peyron et ses hommes en 2005, soit moins de 50 jours 16 heures 20 minutes, sachant que le record est validé par le World Sailing Speed Record Council (WSSRC) si le temps est inférieur d'au moins une minute. Le trimaran géant part donc tôt en saison, ce qui est bénéfique pour plusieurs raisons : d'abord les jours sont plus longs à l'automne boréal, et les nuits sont plus courtes dans le printemps austral. D'autre part, la banquise antarctique n'a pas encore commencé sa débâcle, ce qui réduit un peu les risques de présence en masse d'icebergs et de glaces dérivantes. En particulier, du côté des Kerguelen et du cap Horn. Enfin, lors de la remontée de l'Atlantique en décembre, les situations météo sont en général plus stables que lors des intersaisons, comme la fin de l'hiver ou le début du printemps...
Une entrée en matière puissante
En fait, c'est au départ que les conditions météorologiques seront les plus musclées jusqu'à atteindre les Quarantièmes Rugissants dans l'Atlantique Sud ! En effet, Groupama 3 va partir dans un flux de Nord-Ouest puissant au large de Ouessant, un régime lié à une perturbation qui est passée mercredi sur la Bretagne et qui a généré une mer forte à l'entrée de la Manche. En sus, la pleine lune d'il y a deux jours implique de gros coefficients de marée et donc des courants forts devant l'île Finistérienne. En partant vers 17h00 ce jeudi 5 novembre, la mer sera normalement moins agitée (renverse) mais c'est probablement sous deux ou trois ris dans la grand voile et trinquette que les dix hommes vont naviguer dans un vent de plus de 25 noeuds. Ils auront environ une douzaine d'heures difficiles, pour sortir du golfe de Gascogne avant d'attraper des alizés qui soufflent déjà le long de l'Espagne et du Portugal.
L'enchaînement jusqu'à l'équateur est favorable avec un flux régulier de secteur Nord-Est jusqu'au Cap Vert, ce qui permettra à Groupama 3 de rentrer dans l'hémisphère Sud en milieu de semaine prochaine. Ensuite, sans être l'inconnu, c'est la possibilité de prendre une dépression brésilienne qui poussera le trimaran géant jusqu'à l'Afrique du Sud... En partant à 17h00, il faudra donc que l'équipage revienne devant Ouessant avant le 26 décembre vers 9h00...
Source : Groupama
