Copyright : Y.ZEDDA/BFBP
Pour s’élancer sur ce tour du monde, il faut des conditions météo propices, et dans l’analyse de ce domaine, c’est Marcel Van Triest qui excelle. Le routeur de l’équipe fait donc le point une fois par jour avec Pascal Bidégorry et Ronan Lucas depuis le début du stand-by pour envisager un départ. Jusque-là peu de possibilités et aucune réelle « bonne » fenêtre ne se sont présentées comme nous l’explique Marcel :
« Contrairement à la traversée de l’Atlantique où nous pouvions prévoir la météo du départ jusqu’à l’arrivée, sur un Jules Verne ce n’est évidemment pas possible. On part sur une cinquantaine de jours, il est donc impossible de prévoir la météo sur la totalité du parcours. Il est parfois difficile de prévoir les conditions rencontrées au-delà de 4 ou 5 jours. Notre but est de prendre une fenêtre météo qui nous permettrait d’assurer de l’avance sur le temps de référence en prenant un départ nous garantissant une excellente première semaine.
Depuis le 12 novembre, nous avons eu deux petites opportunités de départ, mais elles ne nous promettaient pas d’être suffisamment stables pour être confortablement dans les temps du record. Comme nous sommes encore très tôt dans notre stand-by, il ne nous semblait pas judicieux de partir maintenant. Nous avons un stand-by assez large, du 12 novembre au 31 janvier, alors je pense qu’il faut l’utiliser et ne pas partir précipitamment. Nous souhaitons partir dans des conditions qui nous permettent d’assurer les 15 premiers pourcents du parcours. Cette première semaine est la seule partie du trajet que l’on peut espérer maîtriser, c’est pour cela que nous cherchons à l’exploiter au maximum pour avoir de la marge sur le reste du parcours, la remontée de l’Atlantique pouvant par exemple être difficile.
Pour moi, le mois de décembre peut être propice à un départ car lorsque l’on entre dans l’hiver, les conditions sont souvent plus établies et on peut prévoir plus loin. La fenêtre idéale nous ferait descendre jusqu’au Pot au Noir avec un minimum de manœuvres et sur un seul bord (bâbord amure) avec des alizés Est/Nord Est bien présents à partir des Canaries. Il faut que nous ayons le moins de bords à tirer car ce maxi bateau est capable d’atteindre des vitesses vraiment incroyables, mais si c’est pour tricoter ça ne sert pas grand choses. J’essaie de regarder la météo du parcours jusqu’à la hauteur de Cape Town, mais parfois je suis déjà content d’avoir de « la visibilité » jusqu’aux Canaries. En ce moment je la regarde deux fois par jours : une fois le matin, une fois le soir. J’essaie de comprendre ce qui se passe dans l’Atlantique Sud, voir si on pourra prendre la même route qu’Orange (qui a eu une super trajectoire), comprendre comment évolue l’anticyclone de Saint Hélène et enfin étudier comment les situations évoluent. Évidemment si ça « sent » le départ je commence à regarder 24h/24 et les échanges avec Pascal et Ronan deviennent forcément plus fréquent. »
En attendant un passage en code vert, les hommes du maxi Banque Populaire s’arment de patience et continuent leur entraînement physique deux fois par semaine (salle de musculation, footing, VTT, etc.). Pour le moment, aucune fenêtre météo n’est envisageable dans les cinq prochains jours.
Source : Banque Populaire