Crédit : TH.Martinez / Sea&Co
« Toutes ces histoires d'hommes sont belles. »L'ambiance était bon enfant à bord du Multi50 Actual ce vendredi matin. Son skipper Yves le Blevec était particulièrement bien entouré pour célébrer ce nouveau « bébé » de 50 pieds de long. A ses côtés, Gérard et Samuel Tual, dirigeants du Groupe Actual, Marc Allain, vice-président du Conseil général de la Mayenne, Guillaume Verdier, 'architecte, Jean le Cam et Luc Alphand, parrain du bateau. Ce moment de décontraction avant la course était cependant capital : le vainqueur du Dakar 2006, détenteur de 12 victoires en Coupe du Monde de ski, avait la lourde responsabilité de briser, au premier essai, la bouteille de champagne sur l'étrave du multicoque. Le geste était parfait et les trois sportifs à l'étrave, Yves le Blevec, Jean le Cam et Luc Alphand avaient le sourire jusqu'aux oreilles. Le champagne a inondé l'étrave et symbolisait autant le bonheur et la chance que le trèfle à quatre feuilles qui décore les trois coques du trimaran.
Yves le Blevec : "Le baptême ? C'est un moment que je n'aime pas du tout, ça me rend inquiet ! C'est émouvant de voir la confiance que les collaborateurs d'Actual m'accordent. Luc est top, il colle vraiment au projet, c'est un vrai compétiteur. Il y a beaucoup de passerelles entre nos deux mondes. Je suis soulagé que tout se soit bien passé !"
Luc Alphand : "J'ai rencontré Yves au Trophée Mer Montagne et c'est naturellement que j'ai dit oui pour être le parrain de son bateau. Je suis un vrai montagnard et j'aime ce côté rustique qu'ont les marins et les montagnards. Toutes ces histoires d'hommes sont belles, ce sont aussi des histoires de performances qui font partie de ma vie. Je leur souhaite bonne route, beaucoup de chance et une très belle navigation. Depuis hier, je suis terrorisé à l'idée de casser la bouteille !"
A propos de son accident lors d'un rallye moto en juin dernier : "Je suis en convalescence mais je continue à préparer les projets avec mon équipe Team Aventures. Oui, j'espère me remettre en action bientôt. Je ne courrai pas le Dakar mais je serai présent comme consultant auprès de France Télévision."
Samuel Tual, Directeur Général d'Actual : "C'est grâce à l'entreprise qui s'est développée que le projet d'Yves a pu voir le jour. Yves le Blevec est un spécimen incroyable que l'on a envie de garder auprès de nous. Il fait un binôme extraordinaire avec ce co-skipper expérimenté qu'est Jean le Cam. Merci au Conseil général de la Mayenne d'être à nos côtés pour promouvoir notre département et nos racines. Luc Alphand, vous êtes un très beau représentant des valeurs sportives et humaines portées par notre projet et nos skippers, merci d'être là."
Une classe qui compte bien faire parler d'elle.
Classe montante des multicoques océaniques, la classe Multi50 comptera sept duos au départ de la Transat Jacques Vabre. Minoritaire en nombre d'unités, elle n'en sera pas moins présente sur le plan sportif. Si les règles de jauge sont assez restrictives pour modérer les coûts de construction et améliorer la sécurité à bord, elles leur permettent toutefois d'atteindre de belles vitesses.
Jean le Cam : « Je suis un technicien comme Yves. Naviguer sur un bateau neuf et innovant c'est vraiment intéressant. Nous avons la capacité de faire de très belles performances et même de gagner la course au général devant les monocoques Imoca, ça me plait bien ! »
Yves le Blevec : « Mono, multi ? Nous allons aussi vite, parfois même plus vite. Pour y pallier, les Multi50 ont un parcours un peu plus long (5050 milles pour les multicoques vs 4730 milles pour les monocoques ndlr) à effectuer en passant au sud de l'arc antillais alors que les Imoca 60 passeront au nord. Les conditions météo peuvent être radicalement différentes, c'est donc un aspect aléatoire qui sera déterminant pour l'arrivée. »
Lâcher la terre, lâcher prise.
Il reste 48 heures au duo d'Actual pour terminer toutes ces petites choses qui restent des préoccupations de terrien ...
Yves le Blevec : « Au fil des jours, une tension complètement subjective s'installe petit à petit parce que tout ce qui nous reste à faire ne pourra pas être fait après le départ. Après, c'est le large, un autre monde, nous serons passés à autre chose. »
Source : Yves Le Blevec