Après quinze jours de mer, les organismes fatiguent et les bateaux aussi : presque tous les Class'40 connaissent des soucis techniques plus ou moins importants. Désormais, il faut se projeter à trois jours pour savoir comment aborder le passage obligé de Saint-Barthélemy et s'il faut y faire une escale technique...
Minimum trois heures, voilà ce que le règlement de la Solidaire du Chocolat impose comme temps d’arrêt , ce qui n’est pas forcément pénalisant si le problème technique à résoudre est conséquent. En sus, cela devrait permettre à plusieurs équipages de prendre un peu de repos, de refaire le plein en fuel ou en nourriture fraîche, et… de boire un verre sous le soleil tropical ! Enfin, soleil… Cela va dépendre de cette onde d’Est qui devance la flotte et qui génère une grande masse nuageuse sur toute la tête de la course. Il fait gris, humide et rien n’est sec à bord. Ce qui commence à sérieusement perturber les navigateurs qui baignent dans leur jus depuis deux semaines !
Recadrage antillais
Mais il faut encore compter trois jours de mer avant d’apercevoir la première terre depuis le départ de Saint-Nazaire… Du moins pour les leaders car la queue de la flotte concède au moins quatre jours de retard ! Et pour l’instant, ce sont les premiers, Tanguy de Lamotte et Adrien Hardy (Initiatives-Novedia) qui semblent les moins affecter par les avaries. À moins de 900 milles de Saint-Barthélemy, le duo possède plus de 80 milles de marge sur leurs dauphins transalpins : Giovanni Soldini et Pietro d’Ali (Telecom Italia) semblaient d’ailleurs en ce lundi après-midi, connaître d’autres soucis que leur étai cassé. Les Italiens devaient se faire dépasser par Bruno Jourdren et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) car ils étaient six nœuds moins rapides et avaient fait un arrêt de plusieurs heures face au vent pour bricoler… Ces deux équipages envisageaient un pit-stop aux Antilles.
Damien Seguin et Armel Tripon (Cargill-MTTM) pourraient aussi s’arrêter car ils n’ont plus d’alternateur, ce qui leur impose de limiter au strict minimum leur consommation électrique. Mais la troisième place est désormais dans leur collimateur, voire mieux car ils se sont recadrés dans le sillage du leader le week-end dernier et cela pourrait bien s’avérer positif lorsqu’il faudra jouer avec les bascules des vents alizéens. Des problèmes, les Britanniques Tim Wright et Paul Worswick (Keysource) en ont aussi : ils ont enroulé leur voile d’avant autour de l’étai et ne savent pas comment la retirer ! Des spinnakers déchirés, il y en a aussi à l’image de ceux de Erik Nigon et Marc Jouany (Axa Atout Cœur pour Aides) ou de Yves Ecarlat et Lionel Regnier (Vale Inco-Nouvelle Calédonie).
En forme
Seule bonne note dans ce concert de fatigue et de soucis : les Chiliens Felipe Cubillos et Daniel Bravo Silva (Desafio Cabo de Hornos) sont en pleine forme et sont parmi les plus rapides sur l’eau en compagnie des Finlandais Jouni Romppanen et Sam Öhman (Tieto Passion) avec qui ils se battent pour le gain de la 7ème place. L’Atlantique n’offre donc pas tout à fait le même visage à tous les équipages bien qu’ils naviguent tous dans les hautes pressions et sous les tropiques ! En tout cas, il n’y a plus de divergence sensible de cap et tout le monde fait route directe vers les Caraïbes. Les écarts latéraux vont se réduire à portion congrue d’ici deux jours et la hiérarchie sera alors bien établie avant le passage de Saint-Barthélemy…
Trio de tête du 02/11/09 à 16H (UTC)
1 : Initiatives – Novedia + 0 milles
2 : Cheminées Poujoulat + 95.9 milles
3 : Telecom Italia + 105.46 milles
Source : La Solidaire du Chocolat