« Nous avons passé quelques grains avec des lumières magnifiques et ce super arc-en-ciel, mais dans l'ensemble, belle journée : bateau sec et aéré depuis ce matin. On apprécie ces nouvelles conditions de vie. De mon côté, j'ai aussi joué à l'artiste avec mon orange : c'est simple, mais qu'est ce que c'est bon... Côté course, c'est du tout droit vers Saint-Barth donc notre position est confortable. On reste concentré et on prépare le bateau pour la dernière partie de course… Nous avons une longue liste de problèmes que nous avons tous gérés, donc a priori pas de raison de nous arrêter à Saint-Barth. Oui, il nous manque des choses à bord... De l avance, oui mais on n’en a jamais assez : 120 milles, c’est une journée de pétole et c’est fini… On est en course ! Tant mieux pour ceux qui s'arrêtent et qui pourrons boire un verre mais pour nous ce qui compte c’est d'être les premiers à boire un verre à Progreso... » Tanguy de Lamotte (Initiatives-Novedia)
Nantis d'un bon matelas d'avance de 120 milles et plus sur leurs plus proches poursuivants, le Versaillais Tanguy de Lamotte et l'Indrais Adrien Hardy vont-ils en profiter pour faire un « pit-stop » pour l'honneur à Saint-Barthélemy, marque de passage obligé de la Solidaire du Chocolat? Telle est en tout cas la dernière rumeur en date... qui fait florès sur le net !
Trois heures d'arrêt à Gustavia (minimum imposé pour toute escale technique), ce ne serait, il est vrai, qu'une trentaine de milles perdus... pour un gain potentiel non négligeable, avec la perspective de revigorer les corps et de remettre à neuf le bateau avant les 1 500 milles jusqu'à Progreso, au Mexique.
Tanguy de Lamotte a d'ailleurs coupé court à la rumeur, hier matin lors de la vacation quotidienne en direct avec France Bleu :
« On a enfin du vent de l’arrière : on est sous spi depuis hier soir. La nuit a été assez claire avec une belle lune, c’était assez agréable. On a un peu de nuages, mais le soleil va apparaître, ça fait du bien à deux jours de St Barth… Le bateau est tout sec, ça change vraiment les choses, pour le moral. C’est un bon changement de décors. On est quand même en ciré pour ne pas avoir les fesses mouillées mais on est en t-shirt. Je prends de l’Augmentin : on a des petits bobos un peu partout. J’avais un petit ganglion dans le cou, je prends ça en prévision. On en a profité pour sortir des produits antiseptiques pour que ça cicatrise mais rien de grave : les plaies restent sèches. C’est la différence entre l’hiver et l’été en une journée, on a changé de saison. On savait qua ça allait venir, qu’on sortait d’un système et que l’anticyclone allait nous apporter des conditions plus agréables. Dans deux jours, c’est Saint Barth, on devrait arriver dans la nuit de jeudi soir, mais malheureusement pas de cocktails pour nous. Il y a une dépression qui se forme sur le Mexique, ça va nous laisser un peu d’alizés. On a calculé qu’on pourrait arriver six jours après avoir passé Saint-Barth. On se croise de plus en plus avec Adrien, les relais sont plus agréables à prendre, on trouve le sommeil plus facilement. Avant on était limité aux habitudes primitives de l’homme : barrer, manger, dormir. »
Source : Adrien Hardy