D'emblée, Thomas Coville pose le débat en affirmant à raison que « les expériences autour du monde sont suffisamment rares pour qu'on ait envie de les mettre à profit.»
C’est ainsi que lorsqu’au printemps dernier, Franck Cammas lui propose un convoyage sur Groupama 3 entre Lorient et Istanbul, le marin tourdumondiste lève un sourcil, sourit, jette son sac à bord et enchaîne avec l’équipage sur le record de la Méditerranée. « Même si Banque Populaire a établi un record magistral sur l’Atlantique Nord, Groupama 3 reste une référence en terme de mise au point et d’équipage. C’est un projet sur le long terme avec un bateau affuté et très bien préparé. Franck a réuni autour de lui un casting de rêve. À bord, je suis barreur dans le quart de Steve Ravussin et de Bruno Jeanjean, lui-même numéro 1. »
En perspective de la Route du Rhum 2010, Thomas reconnaît qu’il est content de revenir à la case compétition : « Cela fait presque quatre ans que je fais des records en solitaire. Je barre, je mange des milles, je suis au contact avec les éléments mais il me manque la confrontation. »
Dans ce domaine qui est celui de la très haute compétition, le skipper de Sodeb’O embarqué comme barreur sur Groupama 3 est à la poursuite de la même chose que Franck et ceux qui seront à bord : l’excellence. « Franck a mesuré ce que chacun pouvait apporter au bateau. Cela se traduit par des chiffres et des pourcentages. C’est brutal et sans appel. On mesure la vitesse, la résistance, la performance. Et cela marche parce qu’on n’a rien à se prouver les uns les autres. »
Franck, quant à lui, a été séduit par l’enthousiasme de Thomas à participer à son aventure autour du monde. « Physiquement et moralement, je sais qu’on peut compter sur lui. C’est important de pouvoir compter sur les hommes dans les moments difficiles qu’on va forcément rencontrer. » Si le skipper de Groupama 3 reconnaît n’avoir jamais eu aucun doute sur les qualités de barreur de Thomas : « grâce à son expérience en multicoque dans les mers du sud, il a le profil idéal pour faire bien avancer le bateau », il apprécie aussi qu’ils soient de la même génération : « on a la même façon de voir les choses. On n’a pas besoin de se parler. »
Source : CRP & MM / Sodeb'O