Record / Focus sur l'alimentation à bord de Banque Populaire V

Alors que le départ pour le Trophée Jules Verne approche, à terre l’activité bat son plein, chacun s’affairant aux derniers préparatifs d’ordre logistique. Parmi les postes nécessitant une attention particulière à l’aube de ce tour du monde, figurent bien entendu les aspects techniques, mais aussi l’avitaillement du bord. Sébastien Duclos, responsable logistique technique, est en charge de l’avitaillement du bord, mais aussi de la sécurité et de l’organisation générale des records. Actuellement, il apporte la touche finale au carburant des hommes du maxi trimaran Banque Populaire V : la nourriture.

Crédit : B.STICHELBAUT/BPCE

Au menu, des repas équilibrés et finalement pas si éloignés de leur alimentation à terre, même si aux céréales, pâtes, plats préparés, sardines, pain complet et autres sucreries, viendront s’ajouter des compléments énergétiques pour tenir l’effort et faire face aux sollicitations de la machine.

Quels sont les points importants en matière d’alimentation s’agissant d’un Trophée Jules Verne ?
Sébastien Duclos : « Nous nous attachons à fournir un apport en calories suffisant et adapté à ce type de navigation, mais aussi aux conditions climatiques rencontrées autour du globe. D’autre part, le respect des équilibres entre glucides, protides et lipides doit être scrupuleusement respecté. Le poids doit également être limité au maximum. Enfin, si le goût n’était pas nécessairement une priorité, nous arrivons aujourd’hui à des résultats qui permettent de progresser de façon significative ».

Comment gère-t-on l’avitaillement pour treize hommes à l’échelle de 50 jours de navigation ?
SD : « Le premier critère est directement lié au bateau lui-même. La cuisine et la « batterie » qui va avec se résument à deux brûleurs à gaz, une cocotte vapeur, une passoire, une cuillère en bois et un couteau ! La majorité de l’avitaillement est donc constituée d’aliments lyophilisés (déshydratés), auxquels il faut seulement ajouter de l’eau, et d’aliments ne nécessitant aucune cuisson.

Les derniers mois ont permis de valider un ensemble de produits utilisés pour les trois principaux repas, en tenant compte de plusieurs critères à commencer par le fait d’éliminer tous les produits auxquels les navigants présentent des problèmes d’allergie. Il faut ensuite respecter les apports en calories, et enfin limiter au maximum le poids et le volume des emballages. Pour ce faire, nous avons privilégié des conditionnements unitaires pour treize rations et, le cas échéant, trouvé des solutions pour effectuer des reconditionnements. Pour le stockage, nous avons choisi de fonctionner avec des sacs étanches ayant un poids raisonnable, chaque sac contenant l’avitaillement complet pour 24 heures
».

Comment avez-vous procédé pour élaborer les menus ?
SD : « Pour le Trophée Jules Verne nous avons fait appel à une diététicienne-nutritionniste qui a prit en charge l’analyse nutritionnelle des produits choisis, et qui a établit des menus pour les sept semaines de navigation. Les questions que nous devons résoudre en parallèle concernent les problèmes de conditionnement et le stockage à bord ».

Parlons chiffres ; quelles sont les quantités embarquées en termes de nourriture et de boisson sur un tour du monde ?
SD : « L’équipage va partir avec environ 700 kilos de vivres et de produits d’hygiène. Pour l’eau, nous avons un dessalinisateur, donc pas d’eau embarquée en dehors d’une réserve dédiée à la sécurité en cas de panne définitive du système, ou d’avarie grave du bateau ».
Pour permettre aux hommes du Maxi Banque Populaire V de partir à la conquête de ce record autour de la planète, Sébastien Duclos a donc opéré ces derniers mois à un long travail de préparation alimentaire, ne laissant rien au hasard et avec une seule idée en tête : optimiser un maximum la nourriture embarquée, tant en termes de calories qu’en termes de stockage
."

Source : Banque Populaire