L'île de beauté éveille et attise toutes les convoitises ! Après Groupe Bel, Foncia et 1876, voici venu le tour de Paprec-Virbac 2 de ne plus faire mystère de ses prétentions pour la victoire. À 175 milles de la ligne d'arrivée de la première étape de l'Istanbul Europa Race, le vent de nord-est est monté en régime aux abords des bouches de Bonifacio parées dans la nuit. Lancés à plus de 18 noeuds sur la route la plus occidentale, Jean-Pierre Dick et son équipage sont déjà revenus en force, à 11 milles dans le tableau arrière de Foncia, toujours premier de cordée. Mais gare à Groupe Bel et 1876. Bord à bord et décalés dans l'est, ils progressent 23 petits milles derrière…
Chose promise, chose due ! Le skipper niçois nous avait prévenus : « je mettrai toute son énergie pour faire la plus belle des arrivées » dans les eaux de la baie des Anges. « Une arrivée à la maison, ça se fête comme il se doit ! » Depuis hier, il a des ailes, et il tient toutes ses promesses ! Sa remontée en flèche dans le classement en approche du cap Corse vaut comme la plus belle, et la plus efficace, des déclarations.
La bonne inspiration bretonne
Pour autant, ses concurrents, qui ont tous déjà montré leur valeur en prenant déjà tour à tour les commandes de la flotte, n'ont certainement pas dit leur dernier mot. Honneurs aux premiers d'abord et aux actuels locataires du fauteuil de leader. Toujours aux commandes, Michel Desjoyeaux et les siens ne baissent évidemment pas la garde. Ils surveillent les attaques qui fusent de toutes parts et de tous les côtés. Après s'être propulsé en tête sur une option ouest au large de la Sardaigne, l'équipage, à forte dominante bretonne, du bateau vainqueur du Vendée Globe a prouvé combien - même en Méditerranée - il ne manquait ni de conviction, ni d'inspiration.
Attaque niçoise et résistance méditerranéenne
À bord de Foncia, les yeux se braquent donc désormais sur la gauche : vers le concurrent le plus proche. Porté par la ferme intention de faire des étincelles dans les eaux de son berceau, Paprec-Virbac 2 est en effet passé en mode attaque et ne manque pas de réussite. Mais, Michel Desjoyeaux et son équipage ne doivent pas moins lâcher des yeux la droite du plan d'eau, et se méfier comme de la peste des deux bateaux positionnés dans leur est. Avec des vitesses de 12-13 nœuds, Groupe Bel et 1876 peuvent encore miser sur les variations du vent aux abords du cap Corse pour venir modifier le classement. Au contact et à vue, les équipages de Kito de Pavant et Guillermo Altadill naviguent déjà comme s'ils régataient dans la baie des Anges. Moins d'un mille le sépare ce matin. En duel, ils ont toutes les bonnes raisons pour ne surtout rien céder, et surtout tout donner.
Tout comme les hommes de Veolia Environnement et DCNS qui ont désormais rejoint la mer Tyrrhénienne. Ils se battent dans des vents instables pour refaire une partie de leur retard avant le clap de fin de cette étape décidément pleine de rebondissements.
On l'a compris, tous les coups tactiques sur fond de grandes réflexions stratégiques sont plus que jamais permis alors que la ligne d'arrivée de cette étape de 1380 milles se rapproche des étraves. Au large de l'île de beauté, la course redouble d'intensité. Ames sensibles et cœurs cardiaques s'abstenir, le suspense est à son comble !
Classement du 05/09/2009 à 08:00 UTC
1. : Foncia 133,0 milles
2. : Paprec Virbac 2 +4,9 milles
3. : 1876 +12,1 milles
4. : Groupe Bel +13,1 milles
5. : Veolia Environnement +185,6 milles
6. : DCNS +226,9 milles
Source : Istanbul Europa Race