L’état de la mer dans cet interminable bord de près de 48 heures et la rivalité exacerbée au sein d’un top 15 parfaitement homogène ont transformé la deuxième étape entre La Corogne et Saint-Gilles-Croix-de-Vie en une lutte de tous les instants. Dans ce deuxième acte, Michel Desjoyeaux termine 9e, moins de 30 minutes derrière le vainqueur Jérémie Beyou son futur coéquipier sur la Transat Jacques Vabre. Si le déroulé de la course de FONCIA a comme un air de déjà vu depuis le début de cette Solitaire – départ en demi-teinte puis retour progressif aux avant-postes – cette fois, il y a mis la manière. Michel a retrouvé la vitesse et n’est pas mécontent de sa position au classement général provisoire, soit huitième, à 37’ et 48’’ du leader Nicolas Lunven.
© Marmara - Vialeron / Le Figaro
Une étape pas si simple...
"Il y avait finalement beaucoup d’opportunités. Il suffit de regarder la trajectoire de Jérémie (Beyou) qui vole le départ, revient et gagne. Il y a eu pas mal de chassés-croisés des échappées, des 'recompactages' de peloton. Dans tout ça, j’ai à peu près tiré mon épingle du jeu. J’ai peut-être été trop prudent sur la stratégie générale en restant en milieu de flotte et en n’allant pas chercher la bordure nord. Mais ça y est, maintenant je vais vite, même si on a encore quelques petits trucs à corriger. Je suis rapide au près, ce qui n’est pas mal vu l’étape qui nous attend pour monter en Irlande."
Se battre pour des pouillems...
"Pour vous donner un ordre d’idée de la difficulté : à un moment, j’allais à peine moins vite qu’Armel (Le Cléac’h) qui était juste à côté de moi. Je ne comprenais pas pourquoi. En fait, j’avais une petite garcette (corde fine) de 5mm de diamètre et d’un mètre de long coincée dans le safran. Voilà où on en est aujourd’hui. Ce n’est même pas de l’ordre du dixième de nœud. Sur ce coup là, Armel a dû me mettre quatre longueurs en une demi-heure. Ce n’est rien. En pourcentage de vitesse, cela fait des pouillems. Mais une fois que t’as perdu ces longueurs, tu sais qu’il va te falloir quatre ou cinq heures pour les récupérer !"
Un top 15 consistant...
"Oui, c’est du lourd. C’est ce qui est génial, c’est du très bon niveau, c’est très homogène et du coup, ça se bagarre vraiment. Une échappée de 5 à 10 minutes, c’est déjà énorme. Mais ça me plaît, si c’était facile, ça ne serait pas drôle."
D’où la difficulté de percer...
"Si je m’étais entraîné comme il y a deux ans, je n’en baverai pas autant, je n’aurai pas les problèmes de réflexe que j’ai eu sur la première étape. Du coup, je ne m’en sors pas trop mal et les écarts ne sont pas rédhibitoires. Au classement général, on doit être treize en moins d’une heure, mais il y a une vingtaine de bateaux qui se tiennent dans des écarts très faibles. Quand on voit les deux étapes qui nous attendent, il n’y a rien de fait !"
A propos de Nicolas Lunven, en tête du classement général provisoire...
"Il a très bien navigué sur les deux étapes. Il a l’air bien en phase. Maintenant, rien n’est définitif. La Solitaire c’est quatre étapes, pas deux."
Source : Foncia