La Solitaire / Les marins racontent ...


Antoine Koch (Sopra Group), vainqueur de cette 4e et dernière étape : "On ne gagne pas tous les jours une étape de La Solitaire"
« Après la bascule, j’ai choisi de jouer le courant et pas le vent. Un petit groupe avec Fred Duthil et Michel Desjoyeaux a dominé toute l’étape et ils doivent être un peu déçus aujourd’hui, comme moi je l’ai été à Dingle dans des circonstances similaires, après avoir mené. Je connais ce qu’ils ont vécu et il faut savoir le reconnaitre. De mon côté, même si je n’étais pas très bien en début d’étape, j’étais en permanence à l’attaque. J’ai attaqué plein de fois, j’ai une bonne vitesse et c’est la dernière attaque qui a fini par payer. Aujourd’hui il y a de la joie et il y a la fatigue aussi, on a assez peu dormi avant cette arrivée à haut suspense. Pour tout vous dire, j’ai eu du mal à m’annoncer à moins d’un mille de la ligne à la VHF, après ce qui s’est passé à Dingle ! On ne gagne pas tous les jours une étape de La Solitaire, surtout celle-là avec 6 anciens vainqueurs et plein de futurs vainqueurs, des petits jeunes qui montent. On se remet en question en permanence sur cette course, c’est donc toujours très particulier de gagner une étape, même si cela m’était déjà arrivé, il y a longtemps. Cette victoire, on la construit depuis deux ans avec le team Sopra, alors oui, elle fait plaisir, bien sûr ! »

Yann Eliès (Generali) 2e au classement général provisoire : « c’est l’école de la vie ! »
« Devant, notre jeu ne pouvait pas être différent avec le vent qu’on avait et la météo attendue à ce moment là. Ce qui est rageant finalement, c’est qu’on a eu le malheur d’être devant ! J’ai manqué de réussite sur la fin, c’est comme ça… Mais c’est vrai qu’on se sent impuissant. J’ai même eu peur pour ma deuxième place et j’ai du me battre pour la sauver, ça c’est bien. C’est dur d’avoir l’impression de bien faire tout ce qu’il faut et de ne pas être récompensé, mais c’est comme ça… le Figaro c’est l’école de la vie ! Là, je suis forcément un peu dans la déception mais revenez me voir demain et je vous dirai sans doute que deuxième au général et une victoire d’étape ce n’est pas si mal. C’est même très bien quand je vois d’où je viens, mais là, avec la fatigue en plus, j’ai juste un peu de mal à relativiser. Mais demain je vous dirai sans doute que je suis content (rires) ! »


Frédéric Duthil (Bbox Bouygues Telecom), 3e au général provisoire : « je vais m’en contenter »
« La météo nous a encore joué des tours, même si avec un peu de recul je me dis qu’on aurait pu prévoir ce coup-là… mais après quatre jours de mer à se bagarrer ce n’est pas évident d’avoir la lucidité nécessaire ! Jusqu’à ce matin, j’étais en tête, rapide, du bon côté pour attendre la bascule, franchement il ne pouvait pas m’arriver grand chose au moins pour l’étape. Mais alors qu’on attendait le vent au sud il s’est levé au nord-est, ce qui a généré ce retournement de situation. J’ai tout de même l’impression du travail bien fait, je crois être un des plus rapides de la flotte, voire le plus rapide. Mine de rien, troisième c’est déjà positif (ndr : c’est la troisième année consécutive que Fred Duthil termine sur le podium du général !), mais j’aurais trouvé ça vraiment dur de finir 4e, ça n’aurait pas été mérité. Il y avait un super plateau, donc je vais me contenter de cette troisième place… et puis moi ce sont mes vacances, je reprends le boulot lundi ! J’aime bien ce fonctionnement, je ne joue pas ma vie à chaque course, je crois que ça me libère de pas mal de choses. En tous cas, elles étaient incroyables ces arrivées des deux dernières étapes, avec tous ces bouleversements de dernière minute…»

Crédit :Marmara - Vialeron / Le Figaro
Source : La Solitaire